Il est difficile de demeurer impassible devant les souffrances de milliers de nos concitoyens d’origine tamoule qui, depuis plusieurs semaines, font le siège des bâtiments publics des grandes villes canadiennes. Les mêmes scènes de désarroi se répètent à Paris, Berne ou Londres. Ils n’ont pas le choix : le peule tamoul vit ses jours les plus sombres. 

La commémoration du double anniversaire du Printemps berbère 1980 et du Printemps noir 2001 a donné lieu à des célébrations aussi bien en Algérie qu’au sein de la diaspora amazighe à travers le Monde. Curieusement, le souvenir toujours vivace au sein des Kabyles de deux dates charnières dans l’histoire de l’Algérie contraste terriblement avec la frilosité avec laquelle les autres communautés originaires d’Algérie abordent cette occasion.

Compatriotes, laissez-moi vous dire mon dépit. La colère me submerge. J’ai été trop crédule : le 9/04, j’ai voté. À présent, ce jour, je le vis comme un attentat, un attentat à ma dignité d’Algérien. Le début d’un nouveau calvaire. Si seulement c’était à refaire…!

Traîtres. Le mot a été lâché. Depuis cette semaine, une grande partie des Algériens sont des traîtres à la Nation au motif qu’ils n’ont pas daigné participer à des joutes électorales dont le résultat était connu depuis longtemps. Ainsi en a décidé la smala de requins qui entourent l'inamovible président de la République avec le silence complice de quelques lièvres choisis pour les besoins d’une farce. Des traîtres et des mécréants, dixit un ancien instituteur tiareti reconverti en affaires qui a fait de l’excès de zèle une seconde nature. Comme à l’accoutumée, ce disciple de Vychinski est plus virulent que ses protecteurs.

Qui n’a pas entendu parler des péripéties de la désormais ex-Garde des Sceaux de la République française Rachida Dati? Il y a encore quelques mois, cette brune issue d’un couple algéro-marocain était encensée par les sympathisants de la France blanc-bleu-beur. Présentée comme le symbole de la réussite de l’immigration du sud, plus précisément du Maghreb, elle avait ses entrées partout. Le président Nicolas Sarkozy lui confia même l’un des portefeuilles les plus prestigieux : celui de la justice.

Dans les universités québécoises, la semaine passée s’est écoulée sous le signe de la tolérance. Des conférences organisées à cette occasion un constat ressort : beaucoup de travail reste à faire en matière de lutte contre la discrimination dans les médias francophones du Québec.

De mémoire d’immigrant, jamais un hiver au Québec n’a été aussi chaud et riche en scandales financiers. Plus de trois années après la fin des assises de la Commission Gomery, créée suite au méga scandale des commandites, nos soirées à nouveau s’égrènent au rythme des calamités chiffrées.

Mi-février. Le vendredi 13 est passé sans la moindre turbulence. L’hiver commence à montrer des signes de lassitude. Même le soleil a fait une apparition furtive. Il semble que rien n’est en mesure de mettre fin à ma quiétude ni froisser ma bonne humeur de citadin pris dans l’engrenage boulot-métro-dodo. En attendant les impôts.

Il y a des moments où l’on a la gueule de bois sans même avoir rompu un instant avec l’abstinence. C’est le cas de le dire après le simulacre d’intronisation avant l’heure d’Abdelaziz Bouteflika à la tête de l’État algérien pour un troisième mandat.

Ayant vraiment tout fait pour éviter les sujets qui fâchent, et Dieu sait s'il y en a, conjoncture économique oblige, je déclare solennellement : mea culpa! Après des heures de gymnastique mentale, je me suis finalement avoué vaincu devant l'exercice auquel je me suis prêté. Il s'est révélé être au dessus de mes moyens.

Tout porte à croire que les temps bénis sont révolus. Dans notre hémisphère peu habitué aux remous, pour la première fois dans l’histoire récente les générations à venir auront plus de difficultés à subvenir à leurs besoins que celles qui les ont précédées. La crise actuelle est ce qu’elle est, nul ne peut dire combien de personnes perdront (encore) leurs emplois, voire même leurs gîtes. Personne n’est également en mesure de prophétiser que nous sommes à l’abri d’une explosion sociale.

Ces jours-ci, je suis tout ému. Pour vous dire, j’ai les larmes aux yeux, ce qui ne m’empêche pas pour autant de regarder les nouvelles à la télé. Et celles-ci sont tragiques. Surtout une : Les journalistes du Journal de Montréal sont en lock-out.

Au moins 1400 morts, dont plus 500 femmes et enfants, plus de 5300 blessés, très souvent victimes d’atroces brûlures infligées par les nouvelles armes expérimentées par l’armée israélienne sur une population assiégée et affamée. C’est le temps des décomptes macabres à Gaza. Des chiffres qui n’émeuvent ni les dirigeants arabes, ni les démocraties occidentales, ni même la « marionnette souriante » qu’est Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations Unies.

Ainsi, le gouvernement canadien a finalement réagi aux tueries auxquelles est soumise la population de Gaza en ce début d’année. Le ministre des Affaires étrangères Lawrence Cannon est sorti de son mutisme, avec la mine d’un enfant qui a vu le Père Noël, pour se féliciter de l’octroi de trois ou quatre millions de dollars (je ne sais combien au juste…Est-ce réellement important?) à des Palestiniens qui ne savent de quoi sera fait demain, si ce n’est de bombes israéliennes. On leur fait même goûter aux dernières trouvailles de l’État hébreu : des obus au phosphore blanc et, comble de la barbarie, les fameuses armes DIME, une technologie à base d’alliage de carbone, de tungtsène et de métaux lourds (nickel, cobalt et fer). Ces armes, dont les effets cancérigènes sont avérés, non seulement dévastent tout sur leur passage, mais causent à leurs victimes des brûlures insoutenables menant inéluctablement  à des amputations et des cancers.