La Fédération française de football s’activerait pour faire annuler la loi Raouraoua afin d’éviter de se faire piquer des joueurs.

 

La politique finira-t-elle par déteindre sur le football? En effet, les relations déjà bien crispées entre Alger et Paris risquent de se compliquer davantage avec ce que l’on peut déjà qualifier de futur bras de fer entre les fédérations de football des deux pays qui se disputent des espoirs du ballon rond. Un nouveau sujet de discorde qui tombe en plein débat sur l’identité nationale française et la nouvelle politique d’«immigration choisie» que veut mettre en place le président Nicolas Sarkozy. On laisse entendre depuis peu que la Fédération française de football serait extrêmement irritée. En effet, le sélectionneur algérien Rabah Saâdane fait actuellement sa prospection dans l’Hexagone. Mondial oblige, le patron des Verts veut renforcer son effectif et a jeté son dévolu sur des jeunes joueurs franco-algériens ciblés également par la direction technique de la Fédération francaise de football. Se disputer des joueurs nés et formés en terre française est une situation qui est loin d’amuser les responsables des Bleus qui tentent de retenir des éléments qu’ils revendiquent. D’ailleurs, le sélectionneur «Espoirs», Erick Mombeart, se démène énergiquement auprès de Brahimi, Taffer ou autre Belfodil pour les avoir dans son groupe à partir du prochain regroupement. Cela a perturbé les joueurs en question qui se sont montrés tout d’un coup hésitants à rejoindre les Fennecs. La loi du Bahamas passée par le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua sur les bi-nationaux a été sévèrement critiquée par les responsables du football français.
C’est le texte en question qui donne liberté aux joueurs de choisir le pays pour lequel ils voudraient jouer qui est remis en cause. A ce propos, un proche de Michel Escalettes (président de la FFF), est intervenu dans la presse pour prévenir qu’une riposte allant à l’encontre de cette loi se préparait. D’ailleurs, la presse égyptienne qui continue sa campagne anti-algérienne s’est empressée de relayer cette information. Elle fournit même des précisions qui font mention qu’un dossier sera remis à la FIFA pour faire annuler cette loi. Ce qui aura pour effet de faire obstruction à la démarche de l’entraîneur de l’EN. Gérard Houllier, président de la DTN francaise, a démenti l’information dans les colonnes du quotidien sportif Le Buteur. Selon lui, cette loi se trouve être «une bonne chose», il dira à ce sujet: «Non, pas du tout, ce n’est pas vrai, aucune pression ne sera exercée sur la FIFA pour faire annuler la loi des bi nationaux. Si vous voulez mon avis, c’est une bonne chose car, ils pourraient choisir pour quel pays jouer, même à 28 ans. Ce sera donc une très bonne chose pour les deux pays, alors que par le passé, ces joueurs avaient le droit de choisir pour quel pays opter avant 21 ans. Pour moi, cette loi est une bonne chose.» Gérard Houllier cultive-t-il cependant la contradiction? Il dira par ailleurs, que les jeunes joueurs de moins de 23 ans devront réfléchir davantage et penser à leur avenir avant de choisir l’Algérie au risque de laisser passer une chance de rejoindre l’équipe de France. En effet, ce serait un secret de polichinelle que de dire que nos joueurs ne choisiraient pas l’Algérie s’ils avaient une chance de rejoindre la sélection française. Alors opteront-ils pour les Verts par défaut? La question ne se pose pas pour certains joueurs, à l’image de Brahimi et Taffer qui intéressent au plus haut point les dirigeants français.
Céderont-ils toutefois au chant des sirènes ou diront-ils, malgré tout «oui» à Saâdane? Une belle opportunité pour eux. Une Coupe du Monde ne se refuse pas, elle peut ouvrir bien des horizons.

Source: L'Expression - Edition du 4 avril 2010