L’information est passée presque inaperçue, tellement elle a été traitée d’une manière laconique par l’ensemble des médias québécois.  Pourtant, l’évènement est digne d’intérêt.  Claude Roy, un obscur col rouge et candidat indépendant dans Vanier-Les-Rivières, par ailleurs ex-député de l’ADQ, a trouvé la parade contre la crise économico-démographique qui menace le Québec.

Il y a quelques années, lors d’une élection fédérale, j’ai donné mon appui au nom du Regroupement des Algériens du Canada à la candidate du Bloc à St Michel, madame Barbot au détriment du candidat poids lourd du Parti Liberal du Canada, l'ancien ministre des affaires étrangères, monsieur Petigrew, qui a été défait.

C’est poussé à bout par l’assourdissante absence de vraie(s) réponse(s) à l’intervention de Omar Aktouf dans la réflexion sur nos politiques économiques algériennes que je me décide à, de nouveau, sonner quelques cloches, avec l’espoir qu’on finira par avoir, enfin, un sain et salutaire franc débat autour des problèmes sérieux et profonds que notre compatriote, Omar Aktouf, soulève.

Peut-être serait-ce plus facile si je m'appelais Marc Croteau. Peut-être pourrais-je alors dire que je suis pour une charte de la laïcité sans risque. Faudrait-il alors qu'on me renvoie dans ma région, dans ma ville? Si je m'appelais Marc Croteau et que je disais que je crois que les valeurs québécoises incluent la séparation de l'Église et de l'État, l'égalité entre les hommes et les femmes et le français comme langue commune, qu'est-ce qu'on pourrait bien me répondre? Que je ne connais pas le Québec? Que je n'adhère pas aux valeurs de ma société d'accueil?

Madame Pauline Marois a déclaré qu’elle adhérait à la cause défendue par Djemila Benhabib, l’auteure des «Soldats d’Allah à l’assaut de l’Occident.» La thèse soutenue dans ce pamphlet est que les immigrants musulmans pratiquants sont des islamistes, c’est-à-dire qu’ils sont  des fanatiques ayant pour but de détruire nos valeurs occidentales, qu’ils le proclament ou qu’ils le cachent sous un discours interculturel.

Omar Aktouf sort de sa réserve et,  comme à l’accoutumée, parle vrai. Il parle économie, gestion, management sans détours. Et puis, il cisèle ses phrases et ne prend pas de gants pour dire vrai.  Sa contribution, puisqu’elle est ainsi intitulée, est un cri du cœur d’un sociologue doublé d’un économiste connu et reconnu à travers le monde. Je n’exagère pas, puisque son école s’étend de l’Europe aux deux continents américains grâce à sa maitrise des langues anglaise, espagnole et portugaise.

Le 5 juillet 1962, l'Algérie accédait à l'indépendance et tous les espoirs étaient permis. Je me rappelle des youyous lancés par des femmes drapées de joies quand novembre avait triomphé du joug colonial. Et depuis, chaque matin dans les écoles avant de rejoindre nos classes, nous chantions en chœurs les chansons patriotiques confectionnées à l'honneur du fasciste stalinien Boumediene, nous les avions apprises par cœur. Quand un chef d’État arrivait, les enfants de toutes les écoles garnissaient les belles avenues d'Alger. Nous restions ainsi parqués sur les trottoirs des heures et des heures à guetter le passage du Président en compagnie de son hôte. Nous étions remplis d’un sentiment de fierté à subir de telles expectatives, car nous croyions en ce qu'ils nous avaient enseigné. Nous pensions qu’en criant haut et fort « vive Boumediene » à son passage, nous prouvions notre amour et notre attachement à la Patrie. Au fur et à mesure que nous grandissions, que ce soit à l’école ou dans les colonies de vacances, les chansons patriotiques ne nous quittaient pas, elles nous catapultaient dans le passé que nous n’avions pas vécu. Par le chant, nous combattions la France « impie », le chant nous frayait un chemin à travers les montagnes en compagnie des maquisards. Nous avions vécu une adolescence soumise aux idéaux. Les idéaux, comme les hommes peuvent êtres fous. Les nôtres sont restés faux ; seul, l’emblème national reste épargné par le dégoût, par contre, la nation, le peuple, l’unité ne sont plus que des mots scandés aujourd’hui dans l’indifférence générale.

MOUFDI, L’EMBLEME ET Landjiré…Wan, Tou, Tré !-CHAGHALNA L’WARA, WA MALAENA EDDOUNA (Nous avons charmé l’humanité et conquis l’univers)-BI CHI3’RINE NOURATILOUHHOU KA ‘SSALAT (Avec une poésie que nous récitons comme une prière)-TASSABIH’OUHHOU MINE H’ANAYA L’DJAZAYER(Dont les psalmodies fusent des profondeurs de l’ALGÉRIE).MOUFDI ZAKARIA.