Il y a quelques années, lors d’une élection fédérale, j’ai donné mon appui au nom du Regroupement des Algériens du Canada à la candidate du Bloc à St Michel, madame Barbot au détriment du candidat poids lourd du Parti Liberal du Canada, l'ancien ministre des affaires étrangères, monsieur Petigrew, qui a été défait.
Cette position, une des premières faites par un organisme algérien et maghrébin, a suscité plusieurs réactions et a fait le tour du Canada. Quelques jours après, j'ai représenté plusieurs organismes arabes et musulmans dans une coalition qui a donné son appui à certains candidats du Bloc.
Lors des entrevues, j’étais obligé d’expliquer le pourquoi de cet appui pour un parti souverainiste. Je me suis défendu en disant que l’élection n’était pas référendaire et que notre appui visait ceux qui étaient prêts à nous écouter et à défendre notre cause, qui est la citoyenneté égale pour tout le monde. Effectivement, le Bloc a tenu sa promesse, en nous écoutant et en nous ouvrant son caucus en entier lors d’une visite à Ottawa, ce qu’aucun autre parti n’a fait jusqu'à présent. Comme j’ai mentionné à monsieur Duceppe, notre relation est basée sur le respect citoyen et non partisan. Notre communauté compte des souverainistes et des fédéralistes. Son objectif, est de lui permettre de participer sans discrimination au développement tant du Québec que du Canada.
Il y a quelques mois, j’ai rencontré madame Marois avec une délégation représentant des organismes arabes et musulmans. Nous avons discuté en profondeur des problèmes de discrimination envers notre communauté, des préjugés véhiculés et du problème de l’emploi. Nous lui avons démontré statistiques à l’appui que la communauté maghrébine, une des plus instruite et francophone par surcroit, est loin derrière toutes les communautés de la société québécoises. Le taux de chômage frôle le ridicule. Le plus dramatique, c’est que le taux est supérieur à celui qu’on trouve en Ontario anglophone.
Nous avons insisté auprès de madame Marois et en présence d’un député des communautés culturelles, monsieur Maka Kotto, de faire attention aux déclarations et aux gestes qui portent préjudice à notre communauté et qui sèment le désarroi et la haine. J’ai même fait comprendre à madame Marois, que notre communauté, nos enfants souffrent de cette attitude silencieuse de la classe politique et qu’il est de leur responsabilité de rendre le climat propice pour mettre fin à cette situation malsaine. Madame Marois avait l'air de comprendre et a promis de faire le nécessaire pour corriger cette situation, dans laquelle se trouve une frange francophone importante de la société québécoise.
Mais l’opportunisme politique et les stratèges du Parti Québécois ont oublié les promesses et l’harmonie au sein de la société québécoise, pour faire de la petite politique sur le dos de notre communauté. Toutes les stratégies sont bonnes pour arriver au Pouvoir, même en cassant le sucre sur le dos de la communauté en recrutant une candidate controversée, n’ayant ni qualités requises, ni expérience, mais plus pour semer la zizanie et la discorde au cas où la nécessité oblige. Certes, le parti est indépendant dans ses choix, mais il est où l’intérêt citoyen, pour un parti qui veut représenter toute la société québécoise et par surcroit faire la promotion de la souveraineté. Quel signal, madame Marois envoie à notre communauté et à nos enfants? Madame Marois et le Parti Québécois ne m’ont pas convaincu de leur sincérité ni de leur honnêteté envers ma communauté. Et en mon âme et conscience, je ne peux donner ma voix à l’opportunisme malsain et à celui qui me manque de respect.
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