Pour ceux qui ne m’ont jamais vu, aujourd’hui on va remplir un trou de culture. » Ainsi se présente l’auteur, chanteur et compositeur québécois, Robert Charlebois, au public venu assister à son concert animé jeudi dernier à 21 h à la salle Ibn Khaldoun (Alger).

Connu pour son humour et son esprit iconoclaste politisé à sa manière, l’artiste, connu pour son style musical variété, a gratifié le public durant une heure et demie d’une vingtaine de chansons. La soirée est entamée avec la chanson L’artiste ses joies et ses déceptions résumée en ces mots : « J’ai rempli des salles, j’en ai vidé aussi », suivent Québec et Quand j’entends cette chanson-là. Puis s’attaque à Pichou, qui signifie en argot franco-québécois fille laide. Une chanson, ironise-t-il que « personne n’a composée, mais que j’ai fini par décomposer. De toute façon, je n’ai jamais compris mes chansons ». Les airs sont rythmés en plus de cette harmonie des sons, où le violon, le piano et la guitare sèche se conjuguent en synergie pour traduire l’émotion, les sentiments, la révolte, c’est selon la bonne volonté de l’artiste et de son orchestre. L’intervalle entre une chanson et une autre est comblé par la satire ou l’humour, du genre : « Mon pays est un job parce que l’après-midi on est trotskyste. » Ou, « l’Europe idéale, c’est un banquier suisse, un cuisinier français, un policier anglais, un mécanicien allemand et une maîtresse italienne. L’Europe infernale, c’est un banquier italien, un mécanicien français, un policier allemand, un cuisinier anglais et une maîtresse suisse ». Après Je reviendrai à Montréal, Je suis un homme ordinaire, Je t’aime comme un fou, l’auteur compositeur change de style en jouant quelques titres de la musique Country, à l’exemple de Mme Bertrand en duo avec la violoniste Catherine et « quand vous entendrez parler de la guerre et de soulèvement, ne vous étonnez pas, il faut que cela arrive, aimez-vous les uns les autres ». Un texte qui plaide pour la paix dans un monde qui n’a jamais su l’apprécier. Puis il interprète une chanson rock and roll qu’il qualifie d’« hymne national des étudiants dans les années 1960 ». Et à travers laquelle il ironise sur le système social, les révérences, les conventions établie et les politiciens. Robert Charlebois boucle la soirée avec une berceuse, question d’atténuer l’émotion avant que « les gens prennent leur voiture en cette heure de la nuit pour retourner chez eux ». Pour ensuite sortir sous les applaudissements d’un public qui n’a pas perdu sa soirée. En plus de sa musique expressive et mélodieuse, l’auteur compositeur brille de par ses textes, lesquels riment avec tout ce qui touche à l’homme, entre autres, amour, paix, guerre, joie, tristesse. Les traduire avec des cordes sème ce sentiment sempiternel d’espoir qui fait que la vie vaut bien d’être vécue malgré ses vicissitudes et avatars.

Source: http://www.elwatan.com/2005-04-09/2005-04-09-16854