Les 50 000 personnes constituant la communauté algérienne vivant au Canada (la deuxième plus importante après celle de France) vont devoir attendre encore un moment avant d’assister à l’ouverture d’une ligne aérienne directe entre le Canada et l’Algérie.
Cette ligne pourrait voir le jour dans le futur mais cela risque de prendre du temps. Invité hier au forum d’El Moudjahid, l’ambassadeur canadien en Algérie, M. Robert Peck s’est montré très évasif quant au temps que cela prendra et a fourni très peu de détails s’agissant de l’évolution des discussions entre les autorités de deux pays. «Beaucoup a été fait et nous continuons à travailler pour faire aboutir ce dossier».M. Peck s’est dit «très optimiste» et pense pouvoir annoncer une bonne nouvelle dans ce sens «au cours de son mandat». Tout en se refusant à préciser les points d’achoppement sur lesquels le dossier bute encore, l’ambassadeur canadien a souligné que «les autorités algériennes ont pris beaucoup de dispositions en vue d’améliorer la sécurité au niveau de l’aéroport d’Alger».
Par ailleurs, la construction, en cours, d’un nouvel aéroport et le retour des compagnies aériennes étrangères sont autant de facteurs qui favorisent l’établissement de cette ligne aérienne qui «facilitera les échanges culturels et commerciaux entre les deux pays», a indiqué M. Peck en précisant qu’il y a «un engagement commun pour identifier les problèmes et leur trouver une solution».
Le diplomate canadienne a d’une manière générale jugé que la situation sécuritaire en Algérie «est en amélioration» et a précisé que le gouvernement canadien ne déconseille pas à ses ressortissants de venir visiter une grande partie de l’Algérie, mais leur déconseille de se rendre dans certaines régions seulement.
Sur le chapitre de la coopération économique entre les deux pays, l’ambassadeur canadien a reconnu qu’avec des investissements directs de l’ordre de 100 millions de dollars, les opérateurs canadiens restent frileux vis-à-vis du marché algérien et que ce montant est en deçà des potentialités qui existent.
Cette frilosité, selon M. Peck, est due «à la situation difficile qu’a connu le pays, ainsi qu’à la méconnaissance du marché algérien de la part de la communauté d’affaires canadienne». L’Algérie est le premier partenaire commercial du Canada en Afrique et au Moyen-Orient, alors que le Canada est le 5e client de l’Algérie et son 7e fournisseur.
En 2004, le Canada a vu ses exportations vers l’Algérie baisser par rapport à 2003 de 350 millions de dollars canadiens à 285 millions de dollars en raison de la baisse des exportations de blé. En revanche, les importations ont augmenté de 2,4 milliards à 3,5 milliards de dollars canadiens.
Pour renforcer la coopération entre les deux pays, l’ambassadeur s’est engagé à encourager les hommes d’affaires canadiens et la communauté d’affaires algérienne vivant au Canada de «venir travailler en Algérie». La communauté des algéro-canadiens est importante mais «n’utilise pas très bien ses liens d’affaires au profit de l’Algérie», a-t-il souligné.
Par ailleurs de nouvelles pistes de collaborations ont été identifiées selon les besoins de l’Algérie, a affirmé M. Peck. Cela concernera plusieurs secteurs et notamment l’appui aux réformes pénitentiaires, la coopération dans la lutte des mines anti-personnel et dans le domaine de l’agriculture.
L’Algérie a été classée par «Agriculture et agroalimentaire Canada» en tant que marché prioritaire parmi les 8 marchés les plus importants pour ce pays, a précisé le conférencier. Il a par ailleurs fait savoir que 4 accords sont en gestation entre des universités algériennes et canadiennes pour le début de programme d’études canadiennes en Algérie.
L’ambassadeur a enfin fait savoir que l’organisme canadien EDC (Export Developpement Canada) a fourni jusque-là à l’Algérie des lignes de crédits totalisant 600 millions de dollars, mais que depuis quelques temps «il n’en fournit plus car la situation financière de l’Algérie fait qu’elle n’en a plus besoin».
Source: http://www.jeune-independant.com/display.php?articleId=19194