La polémique continue autour de la Coopérative des Algériens en Amérique du Nord. Il revient cette fois-ci au principal initiateur du projet, Nacer Boudi, de réagir.

Les dissensions prennent néanmoins du volume. Nacer Boudi demande des excuses publiques à Ahmed Mahidjiba, le président du Centre culturel algérien à Montréal, sous peine de poursuites judiciaires pour réclamer des dommages et intérêts. L’initiateur de la CAAN s’estime en effet victime d’une «propagande de dénigrement» qui vise à la fois sa réputation, la crédibilité et le lancement du projet. Celle-ci serait initiée, pour lui, par le responsable du CCA. «Manquant d’arguments crédibles pour critiquer mon projet, M.Ahmed Mahidjiba s’attaque indignement à ma personne en tentant de salir ma réputation pour indirectement discréditer et étouffer ma proposition», déclare Nacer Boudi.

Le président du CCA s’inscrit, selon lui, en porte-à-faux par rapport au projet de la CAAN. «Je considère que c’est une fuite en avant de sa part car, en évitant d’affronter nos compatriotes dans un débat fructueux, il s’adonne à un jeu de tentative de faire avorter le projet», précise l’initiateur de la CAAN.

La coopérative ira jusqu’à sa phase finale de réalisation, ajoute-t-il. Sa conviction dans la crédibilité et la faisabilité du projet, sa volonté de mettre en pratique cette CAAN et l’assistance des Algériens de Montréal lors de la rencontre du 25 mars dernier, justifient pour Nacer Boudi cette affirmation. «Nous sommes en Amérique et vous constatez que seul le vrai partenariat dans le cadre des négociations parfois durables est porteur. Il est impératif et grand temps de s’élever au-dessus de ces comportements et réactions négatifs pour permettre l’avancée de notre communauté», explique-t-il. Il en appelle à l’esprit de responsabilité et de sagesse de Ahmed Mahidjiba, le président du Centre culturel Algérien, en vue d’un «dénouement à l’amiable» dans l’intérêt de tous.

Dans un discours, prononcé le 25 mars dernier à Montréal pour la rencontre de présentation de la coopérative, Nacer Boudi explique les raisons qui le poussent à créer la CAAN. «Contrairement à la pensée communément admise, nous ne sommes pas une communauté déchirée, éclatée ou individualiste... Unissons-nous et faisons en sorte que notre vie et notre cheminement communautaire prennent une toute nouvelle tangente et direction vers le positivisme».

La CAAN serait une compagnie à but lucratif, mais qui s’inscrit, selon lui, dans un cadre social et culturel. «La CAAN ne propose pas de faire de l’argent pour de l’argent, mais pour offrir un cadre socio-économique et culturel adéquat à notre communauté», précise-t-il. L’argent étant le nerf de la guerre, vouloir ignorer et occulter cette réalité, c’est se condamner, selon lui, à ne jamais avancer et à être toujours dépendant. La CAAN ne vient pas se substituer aux autres associations ni organismes présents, indique l’initiateur du projet. Elle serait un «plus communautaire», un support pour remédier aux handicaps.

Le responsable du CCA avait dénoncé le projet de création de la CAAN et avancé une fin de non-recevoir à cette initiative. La polémique ne cesse pourtant de prendre de l’ampleur entre pourfendeurs et partisans du projet.

Source: http://www.quotidien-oran.com/quot3122/even.htm