Le père du jeune homme de 18 ans qui a été tué tard hier soir lors d’une fusillade en pleine rue, dans l’est de Montréal, décrit son fils comme «un bon garçon». 

«C’était un croyant. C’était un bon gars, un sportif. Il était très gentil», a soufflé ce matin Rabah Mouloudj, sur le pas de sa porte, en entretien avec Le Journal.

Hier soir, son fils Khaled Mouloudj a succombé à ses blessures après avoir été atteint par balle vers 22h, sur l’avenue Hérisson, près de l’autoroute 25, dans l’arrondissement d’Anjou. C’était à peine à quelques minutes à pied de chez ses parents, où il vivait.

Selon les autorités, la victime se trouvait sur le trottoir lorsqu’un véhicule s’est approché. Des coups de feu ont été tirés à partir de la voiture, atteignant le jeune homme au haut du corps. 

À leur arrivée sur les lieux, les policiers du Service de police de la Ville de Montréal ont trouvé la victime au sol, inconsciente.

Celle-ci a été transportée d’urgence à l’hôpital, où elle a succombé à ses graves blessures durant la nuit, a indiqué une porte-parole du SPVM.

Quant au suspect, il a pris la fuite après le crime et n’a toujours pas été retrouvé. 

Les enquêteurs des crimes majeurs du SPVM étaient sur les lieux en début de nuit pour tenter de comprendre les circonstances entourant ce sixième homicide à survenir en sol montréalais depuis le début de l’année.

Un vaste périmètre de sécurité a été érigé autour du lieu afin de protéger de potentiels éléments de preuves. 

Un maître-chien a également été demandé sur place pour participer à la recherche d’indices.

Bien qu’il ait décrit son fils comme un bon jeune homme, M. Mouloudj s’est vite refermé lorsque questionné sur les motifs qui pourraient expliquer cet attentat contre son enfant, et sur la violence armée à Montréal.

Selon nos informations, Khaled Mouloudj était bien connu des policiers malgré son jeune âge. Il avait notamment un dossier criminel en matière de violence familiale.

Par ailleurs, des amies de l’épouse de Rabah Mouloudj, qui étaient venues offrir leurs sympathies à la famille plus tôt en matinée, se sont montrées plus volubiles.

«On vit avec cette peur tous les jours. On a des enfants du même âge que son fils, a commenté une collègue de la mère du défunt qui n’a pas voulu s’identifier. On craint pour leur sécurité. Il faut que le gouvernement agisse. Il faut qu’il y ait des choses concrètes pour protéger les jeunes. On est contre la violence et l’utilisation des armes. On ne se sent plus en sécurité ici.»

«Le gouvernement, au lieu de mettre l’accent sur les femmes qui portent le voile, devrait se concentrer sur la sécurité des jeunes, l’éducation et le système de santé», a poursuivi la dame, qui portait d’ailleurs le voile.

«Elle va mal [sa mère]. Elle a immigré pour une meilleure qualité de vie et elle perd un enfant», a ajouté une autre collègue et amie.

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