Il est le troisième algérien établi à l’étranger à être incarcéré en Algérie pour son implication dans le mouvement populaire (Hirak), Lazhar Zouaimia, cadre dans la plus grande compagnie d’électricité au canada, venu pour se ressourcer pendant quelques jours en Algérie, a été placé sous mandat de dépôt à Constantine, après sa présentation aujourd’hui, 22 février 2022, devant le juge d’instruction près le tribunal de la même ville, affirme son frère Larbi Zouaimia, joint par l’Avant-Garde Algérie.

Venu dans le but d’inaugurer une fontaine dans sa région natale, à Sédrata, dans la wilaya de Guelma, en hommage à son fils décédé il y a quelques mois au Canada, Lazhar Zouaimia, un cadre dont l’Algérie devait être fier, a été malheureusement emprisonné dans son pays natal où il est venu chercher de la consolation. «Mon frère est fragile psychologiquement après la perte de son fils. Il était très nostalgique et il tenait vraiment à rentrer dans sa terre natale, question de changer d’air avant de regagner sa famille et son travail au Canada. Sauf qu’il ne ne s’attendait pas à cette mésaventure !» confie Larbi Zouaimia.

Militant démocrate et progressiste qui participait souvent dans les actions du mouvement populaire (Hirak) de Montréal, Lazhar Zouaimia, s’est vu infligé dix accusations dont «l’apologie du terrorisme» et «financement d’une organisation terroriste», chose qui a choqué son frère Larbi et qui choquera toutes les personnes qui le connaissement. «Que les tenants du pouvoir en Algérie nous disent combien Lazhar a-t-il donné et pour qui ?» s’indigne Larbi qui qualifie le régime algérien d’«arbitraire» et de «dictateur».

Des centaines d’algériens sont arbitrairement emprisonnés à cause de l’article 87bis

Terrible nouvelle qui s’ajoute encore à une longue liste noire des exactions du régime algérien, dénudé de tout humanisme et vidé, visiblement, de toute dignité humaine. Ce dernier est derrière des centaines d’arrestations, de kidnapping et d’emprisonnements d’innocents de tous les âges et des deux sexes, dans le seul but de terroriser le peuple et en finir définitivement avec le rêve de changement et l’espoir de reprendre un jour les actions du terrain. Pour faire aboutir son projet, le régime d’Alger n’a songé qu’à la violence, notamment juridique en instaurant un article qui qualifie «tout opposant à son pouvoir et tout rêveur de changement, de terroriste sur la base de l’article 87bis du nouveau code pénal», un crime dont les Algériens ne sont pas près d’oublier. Aujourd’hui, plus de 400 personnes entre militants du Hirak et cadres et militants de mouvements kabyles, démocrates, progressistes et mème anti-islamistes, sont actuellement derrière les barreaux à cause de cet article dangereux, discriminatoire et raciste.

Pour rappel, Lazhar Zouaimia a été interpellé le 19 février, à l’aéroport de Constantine, alors qu’il s’apprêtait à rejoindre Alger où il devait prendre un autre vol de correspondance pour Montréal. Il a été placé en garde à vue pendant 48h avant qu’il ne voit cette dernière prolongée de 24h. Son frère, Larbi Zouaimia, connu pour son engagement par les algériens, assure qu’il ne laissera pas passer un telle injustice. Il promet de répliquer tout en précisant qu’il défendra son frère au même pied d’égalité que tous les autres détenus politiques et d’opinion en Algérie.

Il est à préciser que deux autres algériens établis à l’étranger ont connu le même sort que Lazhar Zouaimia. Il s’agit de Rachid Touam, algérien établi en Belgique, arrêté le 5 janvier dernier par les services de sécurité à son arrivé au port d’Alger. Le 8 décembre 2021, un autre ressortissant algérien résidant en France, Amar Zebar en l’occurrence, un artiste arrêté lui aussi dès son débarquement au port d’Alger.


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