Au moins 1400 morts, dont plus 500 femmes et enfants, plus de 5300 blessés, très souvent victimes d’atroces brûlures infligées par les nouvelles armes expérimentées par l’armée israélienne sur une population assiégée et affamée. C’est le temps des décomptes macabres à Gaza. Des chiffres qui n’émeuvent ni les dirigeants arabes, ni les démocraties occidentales, ni même la « marionnette souriante » qu’est Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations Unies.

Ainsi, le gouvernement canadien a finalement réagi aux tueries auxquelles est soumise la population de Gaza en ce début d’année. Le ministre des Affaires étrangères Lawrence Cannon est sorti de son mutisme, avec la mine d’un enfant qui a vu le Père Noël, pour se féliciter de l’octroi de trois ou quatre millions de dollars (je ne sais combien au juste…Est-ce réellement important?) à des Palestiniens qui ne savent de quoi sera fait demain, si ce n’est de bombes israéliennes. On leur fait même goûter aux dernières trouvailles de l’État hébreu : des obus au phosphore blanc et, comble de la barbarie, les fameuses armes DIME, une technologie à base d’alliage de carbone, de tungtsène et de métaux lourds (nickel, cobalt et fer). Ces armes, dont les effets cancérigènes sont avérés, non seulement dévastent tout sur leur passage, mais causent à leurs victimes des brûlures insoutenables menant inéluctablement  à des amputations et des cancers.

En entendant une responsable d’une des nombreuses organisations juives montréalaises, qui conseillait à la communauté musulmane de plutôt s’intéresser à des questions locales, arguant que le dossier de la santé et le vieillissement de la population sont plus urgents, j’ai cru voir l’un des visages de la propagande israélienne Avi Pazner, Mark Regev ou encore « l’ange de la mort » Avital Leibovich sous son funeste uniforme du Tsahal. Il m’a semblé entendre la bête immonde nous servant ses mensonges au fil des bombardements d’une population que même les symboles de l’ONU ne sont pas en mesure de protéger. Même les mosquées et les écoles ne sont pas épargnées.

Les propos de cette activiste zélée des causes locales m’ont rappelé ceux d’un certain télé-philosophe, un habitué des salons parisiens, qui demandait aux jeunes Maghrébins des banlieues ceinturant les métropoles françaises d’ignorer le sort peu enviable des Palestiniens. Inutile de dire que seule la jeunesse dorée de Neuilly est restée hypnotisée par ses appels belliqueux. 

À voir plus clair, on réalise qu’aucune autre communauté au Canada ne s’empresse d’envoyer sa jeunesse se ressourcer sur une terre qu’elle n’a connue que sur les bancs des yeshivas et qui focalise toutes les passions. Bon an, mal an, des dizaines de jeunes Canadiens font leur aliyah en Israël. À quels jeux s’adonnent-ils là-bas, alors que nous avons d’autres chats à fouetter au Québec? Devraient-ils se transformer en préposés aux aînés au Québec ou en ramasseurs de fraises sur les champs de la Belle Province? L’avenir du CHUM n’est-il pas plus important? Une fois là-bas, visitent-ils les hauts lieux de la martyrologie palestinienne? Que savent-ils des massacres perpétrés au nom du sionisme?

Depuis le début du carnage de Gaza, des milliers de jeunes Musulmans ont investi les rues des villes occidentales pour crier leur dégoût de l’injustice et dénoncer la paralysie de la communauté internationale. Cette même « communauté internationale » qui nous a habitués que noir n’est pas toujours noir, allant jusqu’à nous convaincre que l’Irak est bourré d’armes de destruction massive. Elle qui fait payer aux Palestiniens l’activisme du puissant lobby sioniste aux États-Unis et les errements de l’Europe depuis 1939 : purification ethnique, massacres, exécutions sommaires, assassinats ciblés, arrestations, intimidations, etc. Toute la panoplie d’un État voyou à la longue tradition de violations des droits humains, dont les dirigeants cachent mal leur obsession du déséquilibre démographique. Et dire que nos ancêtres ont pris les armes contre le nazisme!

Heureusement, cette fois, nos jeunes n’ont pas succombé à la propagande de l’armée israélienne largement distillée, y compris sur Internet, même si l’intox s’est propagée à des titres aussi vénérables que le journal « Le Monde ». C’est là une source de fierté et d’espoir. Fierté, car la diaspora musulmane ne reste pas immobile, à l’inverse de nos frères otages des dictatures arabes, quand « casser du goy » devient licite. Surtout quand ce goy est un Gazaoui assiégé et brimé dans ses droits les plus élémentaires. Espoir, enfin, que le culte de Jérusalem sera compris et repris par notre progéniture.

L’émigration algérienne au Canada s’étale désormais sur plusieurs décennies. Les premières traces de ces arrivées datent des années 1940 dans la mémoire commune. Non encore Algériens (de nationalité), cette poignée d’hommes s’installa au Québec dans la province francophone.

L’année 2008 s’est achevée sous le signe des adieux. En somme, nous avons eu droit à deux départs fracassants qui ont même relégué au second plan l’entrée au parlement du premier député de Québec solidaire, son co-leader Amir Khadir.

Convenez-en : la présente campagne électorale est des plus ennuyantes. Plate, comme dirait mon voisin de palier. Rien à se mettre sous la dent. On prend les mêmes et on recommence. Ni Amir Khadir, le seul leader politique « visible », ni son alliée de Québec solidaire, Françoise David, n’ont eu droit aux feux de la rampe le temps d’un débat télévisé.