Entre le raï et la pop, entre l'inné et l'acquis, le cœur de Lynda Thalie balance. Et quand ça balance, elle est chez elle ! La musique est sa patrie, qu'elle chante l'Algérie, sa terre natale, ou le Québec, son nouveau pays. Aussi arabisante que possible, aussi québécoise que vous et moi, Lynda Thalie nous vient d'Alger via Montréal et s'arrête à L'Anglicane, aujourd'hui, à 20 h.

« Autant j'ai été bercée par le raï, autant j'ai été influencée par la pop occidentale. En Algérie, nos antennes paraboliques sont tournées vers la France. Si j'ai dansé toute jeune sur les chansons de Khaled, j'ai aussi pleuré sur Hélène de Roch Voisine, dont j'étais follement amoureuse ! » me dit Lynda Thalie, en entrevue, avec cette sorte de passion douce qui anime ses yeux noirs.

Lynda Thalie chante en français et en arabe dans une même chanson, reflet de cette Algérie encore française, malgré les intégrismes culturels. « L'Algérie, comme elle est belle, We nhabha f'lhalbal Oh la Blanche, Kalbi plein de tristesse, ma yansack.... » Cette tristesse, la jeune femme a appris à la dompter, sans l'oublier. C'est pour fuir l'horreur d'un pays à feu et à sang qu'elle est arrivée à Montréal, en 1994, avec sa mère et son frère. Depuis, elle a pris racine ici, en nous apportant, comme elle me le dit, « une musique chaude qui vient du désert et qui peut faire fondre l'hiver ».



Source: http://www.cyberpresse.ca/arts/article/2,333,0,122003,516550.shtml