Photo: Lynda Thalie, c'est une voix à part. Courageuse et sensuelle, généreuse et chaleureuse. (Le Soleil, Steve Deschênes)(Québec) On a senti une brise printanière ces derniers jours sur Québec, mais hier soir, c'était le vent chaud de l'été qui faisait fondre l'hiver. Et ce vent chaud, c'est Lynda Thalie qui l'a fait souffler au Grand Théâtre à l'occasion de la première de son spectacle La rose des sables.

Un spectacle d'une sensualité brûlante et d'un exotisme invitant, porté par une voix riche et caressante.

Lynda Thalie était venue à Québec pour incarner la rose dans la comédie musicale Le petit prince en 2003, mais c'était la toute première fois qu'elle offrait un concert à elle dans la ville. Pourquoi notre capitale a-t-elle attendu aussi longtemps avant de lui ouvrir les bras? Ça reste un mystère et après le concert d'hier, présenté devant une salle aux deux tiers remplie d'un public enchanté, un souhait a fait son chemin : que cette chanteuse finisse enfin par occuper une place à la hauteur de son talent et de sa générosité.

Un pied dans la modernité, l'autre dans la tradition, le coeur partagé entre son Algérie natale et son Québec d'adoption, Lynda Thalie a posé sa voix magnifique sur des rythmes arabisants pour chanter la femme, pour s'indigner contre l'injustice, pour goûter l'amour, pour savourer la vie. Confiant son rêve d'être gitane, elle nous a aussi emmenés en Andalousie pour une escapade flamenco avec la superbe Amelila.


Épanouie dans la mélodie passionnée d'Une femme amoureuse, émouvante dans le chant des souvenirs de son pays, Lynda Thalie s'est plus tard presque excusée de piger dans le répertoire des James Bond, série de films qui n'accorde pas à la femme l'égalité que la chanteuse défend.

«Mais je l'aime, la toune, que voulez-vous!» a-t-elle lancé avant d'amorcer The World Is Not Enough, charmante, comme tous les plaisirs coupables.

En approchant de la fin du spectacle, elle a fait lever la salle entière avec la moitié sirop d'érable de sa personnalité, en interprétant un pot-pourri québécois pure laine, diablement efficace.

Elle n'allait pas permettre au public réchauffé de se rasseoir aussitôt, elle a donc donné une petite leçon de danse orientale, invitant les gens à lever le ciel de leurs mains ou à se balancer la «foufoune», ce qui fut fait avec plaisir!

On s'en voudrait de ne pas souligner l'excellent travail des cinq musiciens (violon, cajon, basse, percussions, choeurs) et en particulier du guitariste Michel Bruneau, qui maniait parfois deux six cordes en alternance dans une même pièce!

Une chanteuse parmi d'autres Lynda Thalie? Non, c'est une voix à part. Courageuse et sensuelle, généreuse et chaleureuse. La découvrir, c'est l'adopter.

 

Source: http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/arts-et-spectacles/sur-scene/200902/18/01-828867-lynda-thalie-met-le-feu-a-lhiver.php