Depuis près de deux ans à Montréal, le Couscous Comedy Show remplit les panses et les esprits.

Au menu de ce spectacle : des magiciens, des chanteurs et des humoristes de toutes origines et...  de la semoule. La scène ressemble au célèbre Jamel Comedy Club de l’humoriste et acteur Jamel Debbouze en France. Mais à Montréal, on l’accompagne d’un bon plat épicé, et c’est le fanfaron Uncle Fofy qui dirige les opérations au Café Campus.

Son inspiration, Farès Mékideche, alias Uncle Fofy, l’a puisée de son parcours. Il est né en Algérie, a grandi en France et est arrivé au Québec en 2004, pour y faire des études dans la prestigieuse école de gestion HEC Montréal. Avec son colocataire, il décide de vendre aux étudiants du couscous qu’il prépare et congèle. Armé de la recette de sa maman, Farès trouve un vrai concept qu’il exporte dans des cafés, des bars, et enfin sur la scène du Café Campus.

A l’image de la ville, où les immigrants représentent plus de 30% de la population, le spectacle met en scène un vivier d’humoristes et d’artistes. «C’est un grand couscous humain», résume Farah Bendahmane, 22 ans, qui, de temps à autres, monte sur scène. Humoristes, magiciens, chanteurs… On trouve de tout au Couscous Comedy Show. Autour de la table, Farès et une poignée de bénévoles, qui viennent l’aider à chaque spectacle, s’affairent. Tout doit être prêt avant l’ouverture des portes. La semoule d’un côté, la sauce de l’autre, puis la viande et les légumes. «On prépare le buffet, c’est très important. Le couscous est fédérateur. Ici, c’est rire et manger ; ‘‘mangigoler’’, sourit l’animateur-couscoucier-saltimbanque.

Le couscous, cet artiste à part entière, Uncle Fofy le prépare avec minutie et amour, autant que ses sketches. Entre deux assiettes services, Farès va accueillir sesartistes : «Tous ceux qui ont quelque chose à dire.» Et ils viennent de partout. Québécois pure laine ou d’adoption, chacun vient avec son thème, son message parfois. Farès-Uncle Fofy a vite pensé à ouvrir la scène à ces artistes. «Les humoristes ethniques ne sont pas encore assez implantés ici, alors qu’il y a un gros public pour cela.» «Ici, tout le monde a les mêmes références culturelles, sait comment ça marche dans une maison africaine ou européenne. Je peux me permettre des improvisations avec des mots arabes. Avec un regard ou un sourire, le public comprend. Ce sont des fans de Jamel Debbouze ou de Gad Elmaleh.»

Uncle Fofy taquine les cultures ; Farès Mékidéche s’amuse comme un fou. Le trublion espère que cela durera, et même que cela aille plus loin : «Mes parents me disent que c’est bien, mais ils attendent que je leur dise que je suis le PDG de Bombardier [multinationale canadienne qui a son siège social à Montréal, ndlr]. Je suis le PDG du couscous, c’est déjà pas mal.»

Source: ElWatan - Epoque