La star algérienne du raï Cheb Mami, condamné en France à cinq ans de prison en 2009 pour violences sur son ex-compagne, est sorti de prison mercredi, "soulagé" et plein de "projets artistiques".

Cheb Mami, 43 ans, est "sorti de prison à Melun (région parisienne) mercredi à 09H00 (08H00 GMT), il se porte très bien et on se réjouit de cette décision qui est une victoire", a annoncé à l'AFP son avocat Me Khaled Lasbeur.

"Il va reprendre ses activités professionnelles" et "il a changé de manageur", a ajouté l'avocat.

La justice avait accepté le 16 mars la demande de libération conditionnelle du chanteur algérien, condamné le 3 juillet 2009 à cinq ans de prison pour une tentative d'avortement forcé de son ex-compagne. Il était incarcéré à Melun depuis cette date.

"C'est une grande satisfaction, une émotion, un immense soulagement pour moi que de retrouver ma liberté et bientôt ma famille", a confié le chanteur sur le site internet du magazine VSD.

"Je veux absolument tourner la page sur le passé, sur ce passé précisément", et me consacrer à mon avenir, à mes proches, à ma famille et à tous mes projets artistiques", a-t-il assuré.

Cheb Mami a été condamné notamment pour des "violences" avec circonstances aggravantes en 2005 à l'encontre de Camille, une photographe de presse de 43 ans, avec laquelle il entretenait une liaison.

Elle avait raconté avoir été amenée de force en août 2005 dans une villa à Alger après avoir annoncé sa grossesse au chanteur, qui y était opposé. Elle dit y avoir été droguée et séquestrée, affirmant que deux femmes et un homme ont tenté de lui faire un curetage. Elle a finalement donné naissance à une fillette aujourd'hui âgée de quatre ans.

Après deux ans de fuite en Algérie, le chanteur s'était présenté à la justice, alors que par ailleurs sa carrière semblait au point mort.

Lors de son procès, Cheb Mami avait demandé pardon à son ex-compagne.

"Je regrette tout ce qui s'est passé. Je lui demande pardon, je regrette", avait-il dit. S'il avait reconnu sa responsabilité, le chanteur avait néanmoins soutenu avoir été "piégé" par son entourage.

En prison, a-t-il confié mercredi à VSD, "je n'ai pas joué de musique proprement dit mais j'ai presque entièrement composé un album derrière les barreaux, même s'il ne sera pas du tout question de prison dans les paroles".

"J'espère d'abord retourner rapidement dans mes studios d'enregistrement, à Oran (ouest de l'Algérie), pour enregistrer cet album composé en prison (...) Ensuite je rêve de donner deux grands concerts pour mon retour sur scène, d'abord en Algérie puis en France, ou pourquoi pas le contraire", a-t-il précisé.

"Je sais que j'ai encore un public dans les deux pays, un public qui m'attend", a-t-il ajouté à VSD.