L'actrice Chafia BoudraaPlus d'un millier de personnes ont manifesté à Cannes, vendredi, pour rendre hommage aux victimes françaises de la guerre d'Algérie et des massacres de Sétif, à l'occasion de la présentation du film controversé Hors-la-loi.

 

Hors-la-loi, une production algéro-franco-belge, traite des massacres de Sétif de 1945 au cours desquels des milliers d'Algériens (entre 15 000 et 45 000, selon les historiens) ont été tués par l'armée française. Ils étaient sortis manifester dans les rues pour réclamer l'indépendance promise par la France, en contrepartie d'une participation à la guerre contre l'Allemagne.

Plusieurs élus de l'UMP, le parti du président Sarkozy, étaient présents parmi les manifestants, aux côtés d'anciens combattants français, de représentants d'association de harkis, ces anciens auxiliaires musulmans de l'armée française en Algérie, et de « Pieds noirs », des rapatriés d'Algérie après l'Indépendance de 1962.

Le député Lionnel Luca, de l'UMP, a déclaré que Hors-la-loi comparait l'armée française aux SS et la police française à la Gestapo.

Le Front national, parti d'extrême droite français, était aussi présent pour manifester, mais s'est fait plus discret, selon une journaliste de l'Agence France Presse sur les lieux.

Les manifestants ont défilé dans les rues du centre-ville de Cannes, évitant le Palais des festivals, encadré par un important dispositif policier.

Le titre du film controversé fait référence aux combattants du Front de libération nationale algériens, qui étaient qualifiés de hors-la-loi par l'armée française lors de la guerre d'Algérie.

Présenté vendredi matin, Hors-la-loi, qui met en vedette Jamel Debbouze, Chafia Boudraa et Roschdy, racontre l'histoire de trois frères déchirés par la guerre d'Algérie. La lutte d'indépendance algérienne y est dépeinte comme « sale », mais juste.

Le film suscite la controverse depuis quelques semaines, avant même sa sortie.

Source: Radio-Canada.ca avec Agence France Presse