Un an après le dépôt du rapport des commissaires Gérard Bouchard et Charles Taylor sur les accommodements raisonnables, Québec solidaire et des intervenants œuvrant auprès de nouveaux arrivants ont dressé, hier, un sombre portrait des avancées faites en matière d’intégration des immigrants.

 

Chaque année, près de 45 000 immigrants font du Québec leur terre d’accueil. Pour plusieurs, l’atterrissage est difficile. En 2008, près de 30 % des Maghré­bins établis au Québec depuis moins de cinq ans étaient prestataires de l’assurance-emploi. Ce taux était de 20 % chez les immigrants provenant de l’Afrique sub-saharienne et d’Haïti.

«Le gouvernement a saupoudré un peu d’argent et mis en place quelques me­sures, a indiqué la porte-parole de Québec solidaire, Françoise David. Mais presque rien n’a été fait pour améliorer les programmes de francisation ou pour réduire le taux de chômage chez les nouveaux arrivants.»


Afin de corriger la situation, Québec solidaire a demandé au gouvernement d’accélérer l’équivalence des diplômes et des expériences de travail acquises à l’étranger, d’augmenter l’embauche d’immigrants dans la fonction publique et d’exiger que les entreprises qui obtiennent un contrat ou une subvention du gouvernement favorisent l’embauche de personnes issues de groupes discriminés.

Investissements attendus

Selon Stephan Reichold, directeur de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI), le gouvernement provincial devrait prendre acte des décisions du fédéral, qui a investi massivement dans son système d’immigration, et investir d’urgence dans les organismes qui œuvrent sur le terrain.


«Nous avions beaucoup d’espoir à la lecture des 37 recommandations du rapport Bouchard-Taylor, a expliqué M. Reichold. Mais un an plus tard, nous remarquons que les barrières sont toujours les mêmes et que les immigrants manquent toujours de soutien. Nous ne sentons pas qu’un redressement s’est opéré.»

 

Source: http://www.journalmetro.com/linfo/article/234012--l-integration-des-immigrants-demeure-difficile