Le représentant des familles des harraga algériens disparus en Tunisie, Kamel Belabed, n’a pas caché ses craintes et son inquiétude au sujet de ces Algériens qui pourraient être parmi les victimes de l’incendie qui s’est déclaré, samedi, dans la prison de Monastir, ou parmi les victimes de la prison de Mahdia.


Ces deux villes (Monastir et Mahdia) se trouvent sur la côte tunisienne. Ainsi les familles des harraga algériens disparus en Tunisie se disent très inquiets. En effet, elles craignent que leurs enfants soient incarcérés au niveau de la prison de Monastir qui a été incendiée ou celle de Mahdia de laquelle des centaines de détenus se sont enfuis. Pour rappel, plusieurs Algériens interceptés en mer ont été dirigés vers ces deux lieux de détention. Rappelant, dans ce contexte, que 42 personnes ont trouvé la mort lors d’un incendie qui s’est déclaré dans la prison de Monastir, alors que des dizaines d’autres ont pu s’évader. Par ailleurs, plusieurs détenus ont péri dans la prison de Mahdia lors d’une mutinerie meurtrière. Le représentant des familles des harraga disparus s’est rendu hier en compagnie de plusieurs familles des immigrants clandestins au consulat de Tunisie à Annaba pour réitérer les revendications des familles algériennes, à savoir  la libération des harraga algériens détenus par le système dictatorial  de l’ex-président tunisien Zine El Abidine Ben Ali. Vu la détérioration des conditions sécuritaires en Tunisie, les services de sécurité ont empêché les familles des harraga de s’approcher du consulat de Tunisie à Annaba. Dans un appel téléphonique au journal Echorouk, Kamel Belabed a déclaré : « Moi et l’ensemble des familles des disparus en pleine mer entre 2007 et 2008, nous savons que nous enfants sont incarcérés dans des prisons secrètes et d’autres illégales lorsque le dictateur Ben Ali était au pouvoir. « Ce dernier n’a montré aucune pitié pour son propre peuple, alors comment voulez-vous qu’il ait pitié de nos enfants ! », s’est-il interrogé. « Mais nous voulons faire entendre notre cri au peuple tunisien frère et ceux qui prendront la place de Ben Ali à travers le journal Echorouk. Nous voulons que nos enfants rentrent chez eux », a-t-il ajouté. Dans ce contexte, il a indiqué que pas moins de 350 harraga algériens âgés entre 19 et 42 ans ont été rejetés par les vagues sur les côtes tunisiennes et étaient ainsi tombés entre les mains des policiers tunisiens qui les ont jetés en prison entre le mois de mars 2007 et le mois d’octobre 2008. Kamel Belabed a affirmé que les harraga algériens ont été emprisonnés sans même être jugés. Ils ont été arrêtés sur les plages de Bizerte, Monastir et Mahdia en tentant de joindre la Sardaigne. « Nous avons tenté de faire libérer nos enfants lors du règne du dictateur Ben Ali, mais notre cri n’a pas abouti, on nous a même empêché d’entrer sur le sol tunisien », a-t-il expliqué. « Aujourd’hui nous faisons confiance au nouveau pouvoir en Tunisie. Nous souhaitons que la nouvelle présidence libère nos enfants qui croupissent dans les prisons tunisiennes. Nous avons tant souffert et tant pleuré, nous voulons revoir nos chers enfants », a-t-il conclu..

Source: http://www.echoroukonline.com/fra/index.php?news=7688