Quatre personnes ont été tuées et quatorze autres blessées dans une explosion due au gaz détruisant partiellement un immeuble, hier matin, à Alger, a annoncé le directeur de la Protection civile de la wilaya d’Alger, M. Tighertissene.

 

Où sont mes frères, où sont mes sœurs, où est passée ma mère ?” criait une femme d’une cinquantaine d’années. Ces images sont celles de l’horreur vécue, hier, par les habitants de la cité Chevalier, au bâtiment B8, à Oued Koreïch, à Alger, quand vers 8h45 une énorme explosion a secoué le quartier. D’après les témoignages des voisins, le gaz est la cause de cet accident ; chose qui a été confirmée par les représentants de Sonelgaz présents sur les lieux. Selon les témoignages des voisins, la déflagration s’est produite au dernier des trois étages de l’immeuble et a provoqué d’importants dégâts dans deux appartements, ainsi qu'à trois habitations construites illégalement sur la terrasse. Les habitations se sont affaissées tel un château de cartes. “Hier soir, nous avons senti une odeur de gaz chez la voisine. Mon frère est parti frapper à sa porte, mais personne ne répondait. La maison était vide. Plus tard dans la soirée, l’odeur du gaz s’est dissipée alors nous sommes partis nous coucher”, relate la voisine de palier. Elle continue : “il était 8h30 passés ; nous étions dans l’appartement et d’un coup, nous entendons une déflagration. L’explosion était tellement forte que j’étais emportée par son souffle.” Selon d’autres témoins, la propriétaire de la maison est arrivée, et au moment de rentrer chez elle, elle allume la lumière et c’est là que tout bascule.

Les présents sur les lieux affirment que les voisins avaient contacté la veille l’agence de Sonelgaz pour vérifier s’il y a risque ou non. “Nous sommes des laissés-pour-compte et voilà le résultat”, s’insurge un homme présent. “J’étais à l’intérieur de mon véhicule et j’ai senti une grande pression. J’ai cru que la voiture allait exploser.

Par ailleurs, le chargé de communication du réseau de distribution de Sonelgaz, Khalil Meziani, a assuré que “l’accident est dû à l’explosion d’une bonbonne de gaz”. “Pour le moment, nos agents sont en train de déterminer avec précision les causes de l’explosion.” Dans la foulée, notre interlocuteur a démenti l’information selon laquelle les services de Sonelgaz ont reçu un appel des habitants de l’immeuble. “Nous avons un système de traitement des informations et chaque appel est filtré. Nous sommes en train de vérifier appel par appel, et pour le moment il n’y a aucune trace d’un tel appel”, a précisé M. Meziani. Les déclarations du représentant de Sonelgaz ne sont pas du goût des habitants de l’immeuble. “C’est impossible qu’une bouteille de gaz provoque une telle explosion. La déflagration était si forte que nous avons cru à un tremblement de terre. Les serrures de la porte du coiffeur sont cassées. Voyez de vos propres yeux les dégâts !” nous fait constater un jeune habitant de la cité. Vers les coups de 10h, le corps d’une femme a été extirpé des décombres. Devant l’ambulance, les jeunes habitants des maisons touchées se bousculaient pour voir si la victime est l’une des leurs. Au moment où le corps de la défunte a été mis dans l’ambulance, reconnaissant la victime, un jeune homme perd conscience. Une foule dense était présente sur les lieux et chacun demandait comment il peut être utile. Les présents avaient le visage pâle, les yeux remplis de larmes, priant Dieu qu’il n’y ait pas d’autres victimes. Une fois la femme transportée à l’hôpital Maillot, à Bab El-Oued, les secouristes ont remarqué sous les décombres une main qui bougeait. Rapidement, ils ont déplacé les gravats, trouvant une petite fille ne dépassant pas 4 ans qui dormait à poings fermés. Assurés qu’elle est vivante, un grand cri de joie et un soulagement se sont emparés des pompiers et des voisins participant aux recherches.

À l’heure où nous mettons sous presse, les recherches se poursuivent toujours. Le dernier bilan faisait état de quatre morts et de quatorze blessés dont certains dans un état grave. “Le bilan demeure provisoire, en raison de la gravité de l'état de plusieurs blessés transférés vers les hôpitaux”, a précisé M. Tighertissene.

Source: Liberté - Edition du 20 janvier 2010