Nul autre que l’artiste pour garder et préserver la mémoire en cette veille de la célébration du cinquantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.


Un collectif d’artistes algéro-canadiens expose depuis la mi-juin au Musée des maîtres et artisans du Québec des réalisations se rapportant à l’histoire de l’Algérie et particulièrement à celle plus récente qui a vu l’Algérie recouvrer son indépendance au-delà de ce qu’en ont fait ses enfants - n’en déplaise aux nostalgiques de l’Algérie française et de leurs suppôts conscients ou inconscients.

Le vernissage de cette exposition, Arts et Mémoire, qui s’étalera jusqu’au 2 septembre a eu lieu jeudi dernier en présence de plusieurs officiels algériens et québécois dont la première vice-présidente de l’Assemblée nationale du Québec et des consuls de pays arabes.

Le musée des maîtres et artisans du Québec n’est pas à sa première exposition d’artistes algéro-canadiens. En 2009, il a accueilli l’exposition Emergence Alger-Montréal.

« Le projet de cette expositionr remonte à près de 3 ans. Je savais que le cinquantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie arrivait et comme les espaces prestigieux d’exposition sont rares il a fallu la programmer bien à l’avance »,  explique Bousmaha Seddiki, le commissaire de l’exposition.  «

Bien que la thématique choisie soit le cinquantenaire de l’indépendace de l’Algérie, les artistes étaient libres dans leurs réalisations. «  Nous avons lancé une invitation à tous les artistes algériens d’ici et aux canadiens amis de l’Algérie. Le choix était libre bien que la thématique soit clairement définie : arts et mémoire. Il y a ceux qui ont produit pour l’exposition et d’autres qui ont exposé des oeuvres antérieures à l’invitation », ajoute Bousmaha Seddiki.

L’exposition a, par ailleurs, bénéficié pendant les six derniers mois d’une grande visibilité grâce au Rallye Expo 2012, un concours incitatif de visite d’expositions organisé par le festival du cinéma Vues d’Afrique et dont Bousmaha Seddiki est également le commissaire.

Abdelghani Amara, le consul général d’Algérie à Montréal, qui a inauguré l’exposition a rappelé que la culture et l’art sont la mémoire des peuples.  « Nous ciblons aussi les jeunes auxquels on doit transmettre cette mémoire », a-t-il affirmé à El Watan. Lors de son allocution, il a rappelé les conditions dans lesquelles  le système colonial avait cantonné l’Algérien et les réalisation de l’Algérie indépendante dont la gratuité des études du primaire à l’universitaire - un clin d’oeil à la grève des étudiants au Québec qui luttent contre la hausse des frais de scolarité.

Le collectif qui expose regroupe des peintres, designers architectes et photographes : M’hamed Saci, Miloud Boukhira, Khadidja Seddiki, Miloud Chennoufi, Kamel Kabir, Marlene-Luce Tremblay, Selma Taourik, Hayet Kichou, Azzedine Mekbel, Noureddine Djoudja, Hamida Mehel, Samir Mohammed El Arbi, Mohammed Sadaoui, Kamel Belmellat, Soreya Mekbel, Rachid Alouachi, Nylda Aktouf et Kiared Bahia.

Fidèle à son image de rebelle, l’artiste peintre Hassan Amraoui, a encore une fois démontré sa singularité en déclinant l’invitation à participer à cette exposition. « Je ne sens rien !», a-t-il répondu à une question relative à sa non-participation bien qu’il ait été invité.  Ceci ne l’a pas empêché d’assister au vernissage. Il n’a pas donné plus d’explication...à moins que ce ne soit l’histoire de l’aigle ne joue jamais avec n’importe quiles poules !  Hassane Amraoui  a exposé début mai dernier à l’Espace Grov’art de l’Edifice Grover dans le cadre de la 5ème virée des ateliers. Son exposition avait pour titre « Le désordre du printemps ».

 

L’année du cinquantième

L’exposition Arts et Mémoire a bénéficié du soutien financier du consulat d’Algérie mais reste une initiative citoyenne. D’autres manifesations et activités ont été retenues par le comité de sélection du consulat pour bénéficier d’un soutien financier. Ce comité composé de Ahmed Bensaada, Esma Aimeur, Zineb Sahli et Belgacem Rahmani a accompagné le consulat dans le choix des projets soumis (expositions, conférences...). Globalement, tous les projets ont été retenus sauf ceux dont les initiateurs ne les avaient pas bien présentés  et se sont suffi de généralités.  Bien que le budget alloué soit très limité, le consulat continue à recevoir des projets.  Ceux axés sur la mémoire seront privilégié, a-t-on appris. A Ottawa, l’ambassade d’Algérie a aussi arrêté un programme pour célébrer le cinquantième. D’autres événements non subventionnés par le consulat sont prévus. Ainsi, le 7 juillet, au Parc Jean Drapeau de Montréal où se tient le grand prix de formule 1 du Canada, près de 15 000 personnes sont attendues dans le cadre de la Grande fête Québec-Algérie qui va célébrer l’indépendance de l’Algérie.  Au même moment, l’Association le centre culturel algérien invite ses adhérents et sympathisants à célébrer le  cinquantenaire au  Parc local Jean-François Perreault.

Source: El Watan - 3 juillet 2012