Un nouveau groupe de lobby en faveur du partenariat économique entre le Canada et l'Algérie vient d'être créé. Il a pour nom l'Alliance d'affaires Canada-Algérie. On l'aura deviné, le but des promoteurs de l'initiative, en l'occurrence des compagnies canadiennes présentes en Algérie, les ministères de l'Industrie et du Commerce international du Canada et l'ambassade d'Algérie à Ottawa, est de multiplier les occasions d'affaires entre les opérateurs économiques des deux pays. «Ce qu'il faut bien comprendre de ce regroupement, insiste Youcef Youcefi, premier représentant de notre pays à Ottawa, c'est qu'il fera davantage la promotion du partenariat que du commerce.» Mais tout de même… Talonnées dans leur propre pays par les compagnies chinoises qui menacent la viabilité de la production locale, les compagnies canadiennes sont obligées de se renouveler. De tous les pays du G 7, le Canada est celui qui est le plus tourné vers le commerce extérieur. Ici, un emploi sur trois dépend du commerce et on estime que pour chaque hausse d’un milliard de dollars enregistrée au titre des exportations, entre 6000 et 8000 emplois environ sont créés. La prospérité du Canada et la création d'emplois au pays sont directement liées à sa capacité d'exploiter les débouchés à l'exportation. C'est probablement la raison pour laquelle les autorités du pays mettent les bouchées doubles pour agrandir leurs marchés, d'autant plus que beaucoup ont l'impression que le Canada dépend trop de l'économie américaine pour sa propre croissance économique. Il reste que les liens entre le Canada et les Etats-Unis sont solides puisque ces derniers absorbent 83% des exportations canadiennes. Du côté algérien, on a tout à gagner à intensifier les échanges avec un partenaire aux multiples expériences, nous explique M. Youcefi. «Les Canadiens ont une réelle expérience dans le domaine des banques, des communications, de la finance, de la gestion des entreprises, de l'eau de la construction, et nous devrions en tenir compte», souligne ce dernier. D'ailleurs à ce sujet, une délégation ministérielle s'est déplacée d'Alger, au mois de juillet dernier, pour approfondir les relations bilatérales avec leurs homologues canadiens. La délégation en a profité pour asseoir le projet de l'alliance d'affaires. En dépit d'une bonne coopération économique avec le pays hôte, Youcef Youcefi estime qu'il faudrait élargir davantage les perspectives de partenariat. Si l'on se réfère au volume des échanges commerciaux entre le Canada et l'Algérie, qui a considérablement augmenté puisque les exportations ont connu une augmentation de 56% entre 2002 et 2003, et les importations, qui sont passées de 324 millions de dollars en 1999 à 249 millions de dollars en 2003, on pourrait s'en féliciter. De tous les secteurs d'activités c'est celui des hydrocarbures qui constitue la pierre angulaire de notre activité commerciale avec le Canada. Néanmoins, quelques compagnies canadiennes veulent investir en Algérie. En témoigne leur participation à la Foire internationale d'Alger l'an dernier (onze compagnies canadiennes étaient présentes ainsi que le ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire). Mais l'affluence des compagnies américaines et chinoises et les traditionnels échanges avec l'Europe constituent des irritants indéniables dans le développement des échanges entre les deux pays. De plus, l'environnement fiscal, bancaire et économique en Algérie n'est pas fait pour faciliter la tâche aux investisseurs étrangers qui préfèrent aller travailler dans des pays émergents plus stables et mieux organisés. «Contrairement à plusieurs autres pays, nous avons un grand marché, une main d'œuvre qualifiée et une infrastructure de qualité», ajoute tout de même notre ambassadeur à Ottawa. Il reste que le gouvernement canadien, par le biais de son Agence canadienne de développement international (ACDI), est décidé à donner un coup de pouce aux entreprises canadiennes qui investissent dans les pays en développement à travers le Programme de coopération industrielle (PCI).

Source: http://www.elwatan.com/journal/html/2004/09/05/cad_economie.htm