La Charia par ci, la Charia par là. Les medias s’emparent de la nouvelle de l’heure : les musulmans demandent l’application de la Charia au Canada ! Tout le monde s’affole et s’énerve, car des musulmans vivants dans un pays de droit, demandent en vertu de ce droit leurs droits. Où est l’erreur ? Si nos amis chrétiens et juifs peuvent librement, en tant que citoyens de ce pays, utiliser les lois religieuses dans l’arbitrage, dites-moi ce qui empêche ces pauvres musulmans, bouc émissaires des malheurs qui frappent le monde, de copier les autres communautés dans le respect des droits et des libertés que leurs confèrent la charte canadienne ?

Si l’arbitrage religieux, dans des causes de droit de la famille et de succession est permis, de quel droit refuse-t-on aux musulmans d’être en paix avec eux-mêmes ? Aucune injustice ne doit être tolérée, le choix de chacun de nous doit être accepté s’il respecte la charte des droits et les lois canadiennes. Les demandes des musulmans canadiens sont légitimes, comme celles des autres communautés religieuses surtout que le Canada est un pays qui respecte la diversité et dont la force est cette pluralité culturelle et religieuse.

Savez-vous que cette demande des musulmans est plus un acte d’ouverture et non le contraire ? Sans me tromper, je dirai que chaque musulman pratiquant ou non applique la Charia dans sa vie de tous les jours. En agissant ainsi, ils exercent leur citoyenneté et permettent à leur autorité d’avoir un œil sur l’arbitrage et vivre en harmonie en tant que communauté appartenant à la grande famille canadienne. Effectivement, la Charia est appliquée par chaque musulman dans son quotidien. Le mariage, le décès, le jeûn, la prière, les études, le travail, aider le pauvre, aider sa famille, encourager le bien, condamner le mal, aider au développement , réfléchir sur la protection de l’environnement, se soucier des malheurs des autres, donner du sang, faire l’aumône, combattre la pauvreté et partager son pain avec son voisin, respecter sa famille, permettre à ses enfants de vivre dans l’harmonie et le bonheur, pour ne nommer que ces exemples qui sont tous des principes de la Charia.

Ceci étant dit, c’est beau de dire que nous sommes des incompris, il faut aussi avoir le courage de se regarder dans un miroir. Depuis belle lurette que je dis dans ce journal, qu’on manque de leadership et de visionnaires. C’est à la communauté de trouver une cohésion et de présenter une image claire à nos amis canadiens et québécois La responsabilité nous incombe de présenter les valeurs de l’Islam en tant que canadiens et québécois, loin des conflits et avec une ouverture d’esprit et une clairvoyance pour notre bien-être et celui de tous les citoyens de ce pays. Il faut sérieusement penser à un cadre démocratique, flexible où chaque organisation, chaque mosquée, chaque individu soit représenté dignement pour protéger leurs valeurs, défendre leurs droits, encourager une bonne intégration et participer aux grands projets du Canada et du Québec. Il est primordial de réfléchir à ce cadre, car les décisions sont prises alors que nos positions ne sont pas claires. C’est beau de demander un droit, mais il faut contribuer aussi au développement de ce pays de droit et préserver le bien-être de chaque citoyen de ce pays.

Source: http://www.algeroweb.com/content.asp?ContentId=203