L’islamophobie monte dangereusement aux Etats-Unis d’Amérique. Une église de Floride appelle à brûler le Coran le 11 septembre prochain.
L’islamophobie ne cesse de monter aux Etats-Unis d’Amérique. L’opinion publique vire inexorablement vers ce phénomène qui a pris des proportions préoccupantes. 56% des Américains croient que l’Islam encourage l’intégrisme et le terrorisme, selon le directeur du Centre des études stratégiques islamiques, Nordine Mesmoudi. L’image du monde musulman, non reluisante, a pris un coup supplémentaire depuis le 11 septembre 2001. Le gouvernement et les membres du Congrès, qui ne disposent pas du temps nécessaire pour un travail de réflexion, se basent essentiellement sur les rapports des centres d’études stratégiques au nombre de plus de 2000 aux USA, selon la même source. Ces centres officiellement autonomes, sont contrôlés en réalité par des lobbys. L’efficacité de ce genre de centres passe inévitablement par les moyens mobilisés et mis en place par chaque communauté ou lobby.
Les moyens colossaux du lobby juif, à titre d’exemple, sont sans commune mesure avec ceux de la communauté musulmane aux USA, pourtant forte de plus de plus de 200 millions de personnes, précise la même source. L’occasion offerte, par «l’avènement de Barack Obama, à l’’origine de confession musulmane, et le fléchissement du lobby juif n’étaient pas saisis par le monde musulman, qui demeure sans stratégie ni méthode pour réhabiliter l’image de l’Islam», a fait savoir le même expert.
Devant cet état des lieux, conjugué à l’idée des régimes staliniens tenant d’une main de fer le pouvoir dans les pays du monde musulman, le pire n’est pas loin, selon la même source. Ainsi, une église de Floride organise une journée internationale pour brûler le Coran à la date anniversaire des attentats du 11 septembre 2001. Une initiative fortement dénoncée par des associations musulmanes comme une manifestation de la montée de l’islamophobie aux Etats-Unis. L’église «Dove World Outreach Center» (atteindre un monde de paix) invite à brûler le 11 septembre prochain des exemplaires du Coran devant ses portes à Gainville, à quelque 500 km au nord-est de Miami. Comme elle invite d’autres centres religieux à en faire autant, pour se souvenir des victimes des attentats et combattre «le démon de l’Islam». «L’Islam et la charia sont responsables du 11 septembre. Nous allons brûler des Corans car nous pensons qu’il est temps pour les chrétiens, pour les églises, pour les responsables politiques de se lever et de dire: non, l’Islam et la charia ne sont pas les bienvenus aux Etats-Unis», a déclaré à l’AFP le pasteur Terry Jones, organisateur de cette manifestation. «Nous avons reçu beaucoup de menaces de mort de groupes jihadistes, mais nous ne pouvons pas réagir par la peur et nous ne pouvons pas compromettre nos croyances. Quelqu’un doit se lever», a ajouté le pasteur. «Malheureusement, dans cet Etat comme dans tout le pays, l’islamophobie est en augmentation», a estimé Ramsey Kilic, porte-parole du Centre pour les relations islamo-américaines (Cair). Cette vague d’islamophobie intervient un an après le discours d’Obama au Caire, censé définir ses relations avec le monde musulman. Depuis, certains séminaires sont organisés dans le monde arabe comme celui auquel a assisté il y a peu, Abdelaziz Belkhadem, ministre d’Etat, représentant personnel du président de la République. Il avait pu mesurer la puissance des centres de réflexion sur ce sujet.
Source: L'EXPRESSION
