” Ces mots sont celles de Nassima, une Algérienne de 35 ans, que nous avons rencontrée récemment en Espagne...

” Ces mots sont celles de Nassima, une Algérienne de 35 ans, que nous avons rencontrée récemment en Espagne. Originaire de la ville d’Oran, la jeune femme vit depuis 1993 dans ce pays après avoir fui l’Algérie . Le reste de sa famille, ses parents notamment, se sont retrouvés à Montréal où ils ont pu obtenir en 1994 un statut de réfugiés au Canada. Durant ces huit dernières années, Nassima n’avait cessé de multiplier les tentatives afin de rejoindre sa mère et échapper ainsi à la vie de misère née de la situation précaire dans laquelle elle pataugeait. Elle est arrivée jusqu’à utiliser un faux passeport français, mais sans succès : la police espagnole l’avait arrêtée.

Présentée devant un juge, la jeune femme a heureusement pu obtenir, suite aux argumentations présentées par la défense, la clémence et le pardon du tribunal. Malgré le verdict, Nassima est sortie traumatisée de cette fâcheuse expérience. “Je ne voulais que rejoindre ma famille et vivre près de mes vieux parents”, disait-elle. L’Algérienne de Madrid nous raconta que, quelques mois après, sa mère lui téléphona de Montréal pour lui annoncer la bonne nouvelle : un Algérien nommé B. Abderrezak résidant au Canada accepte de se déclarer fiancé et se dit prêt à entamer une procédure de parrainage auprès des services de l’immigration du Canada. Une sorte de mariage blanc comme le décrivent nos compatriotes. Mais ce Abderrezak voulait pour sa “transaction” la somme de 6 000 dollars payée avant toute démarche. “Je savais que c’était cher, mais je n’avais pas le choix. ça fait dix ans que je suis séparée de mes parents”, rétorque la femme en larmes. Malgré une petite hésitation, Nassima finit, malgré tout, par prendre le soin de transférer ses modestes économies en direction de sa mère à Montréal. Abderrezak attendait impatiemment le pactole et dès qu’il fut informé de son arrivée, il se présenta au domicile familial accompagné d’un imam du quartier Saint-Michel et d’un autre inconnu aux allures intégristes. La mère de Nassima n’était jamais aussi confiante devant cet échantillon de “ouled el bled”. Elle sort l’argent de son “abboun” et remet le tout à l’imam qui compte les billets avant de les remettre au fiancé salvateur. C’est la joie dans la petite maison du quartier sud de Montréal où les invités ont droit à un dîne. Un dîner de tous les dîners, nous dira Nassima . Trois semaines plus tard, Nassima reçoit une lettre des services de l’immigration l’informant du début de l’étude de son dossier. Quelques jours plus tard, c’est Abderrezak qui débarque à Madrid sous prétexte de régler une affaire. Il lui demande de lui prêter 5 000 FF puis il repart vers Bruxelles où il lui téléphone cette fois pour qu’elle lui envoie 3000 ff en urgence. Cette gangrène de Abderrezak ne s’est rassasié que lorsqu’il est arrivé à tout subtiliser de la malheureuse démunie. Le jeune arnaqueur n’avait d’ailleurs d’autre opération que de clore son forfait. Et c’est ainsi qu’il engage une contre-action auprès de autorités administratives. Résultat : une semaine plus tard, Nassima reçoit une deuxième lettre, la lettre de tous les malheurs. Les services de l’immigration annulent la procédure sur demande du répondant (le fiancé). La malheureuse fille venait de tomber de Charybde en Scylla. “Elle ne savait pas que ce bandit faisait partie de ces centaines d’escrocs algériens qui pullulent dans les rues de Montréal et qui font payer à la communauté tant de souffrances. Personne ne sait où est passé ce “haggar” de femmes. Il a changé ses coordonnées et l’imam a prétendu qu’il a lui aussi des difficultés à le localiser”, dit la mère hors d’elle.

Source: http://www.lanouvellerepublique.com/lire/?idc=1&ida=2380