Une triste procession en mémoire des jeunes Berbères disparus. Parce qu'une soixantaine de jeunes Berbères sont tombés sous les balles de la gendarmerie, en Algérie, depuis deux semaines, plus de 200 personnes de la communauté algérienne amazighe ont hier marché dans les rues de Montréal afin de dénoncer l'insensé et manifester leur révolte.

«Des gens ont été tués pour avoir réclamé le respect et la reconnaissance de leur identité. Ils étaient berbères et malheureusement pour eux, la constitution algérienne ne prête valeur qu'au fait arabe», explique l'un des manifestants d'origine berbère, Ali Ait Djenad, venu marcher avec son épouse et leurs trois enfants.

À l'instar de plusieurs autres marcheurs, la famille Djenad avançait une rose rouge à la main en guise d'emblème de paix. Ici et là dans la foule, volaient également des drapeaux de la Kabylie, région montagneuse peuplée de Berbères.

La marche a pris fin devant les bureaux de l'Unicef, rue Saint-Denis, endroit symboliquement choisi en raison de la mort de jeunes innocents victimes de la répression algérienne.

Les tristes et sanglants événements dénoncés par la communauté berbère sont survenus à la suite d'une manifestation pacifique qui s'est déroulée en Algérie le 20 avril dernier. Cette manifestation voulait commémorer le printemps berbère de 1980, un triste chapitre de l'histoire algérienne au cours duquel une vingtaine de personnes avaient été tuées.

Cette année, lors du regroupement du 20 avril, un jeune homme a été arrêté et assassiné dans les bureaux de la gendarmerie. Des manifestations ont suivi, pendant lesquelles les militaires ont tiré dans la foule, tuant et blessant plusieurs personnes, des jeunes pour la plupart.

Maîtres d'oeuvre de la marche d'hier, le Centre amazigh de Montréal et l'Association Tirugza, deux organismes berbères montréalais, ont également lancé une pétition pour la cause berbère. Ils espèrent par ailleurs se rendre à Ottawa samedi prochain pour une autre manifestation pacifique.

«Aujourd'hui, nous nous mobilisons et lançons un appel à tous parce que ceux qui sont au pouvoir en Algérie sont davantage sensibles aux opinions des pays étrangers qu'à celles de leurs citoyens algériens», indique Nora Hamdi, l'une des coordonnatrices de la marche.
 
 

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