Pour la première fois depuis 1986, l'équipe d'Algérie s'est qualifiée pour la Coupe du Monde de la FIFA.

Lors de la compétition reine en Afrique du Sud, elle tentera de réitérer ses bonnes performances de l'édition 1982, où elle avait vaincu la R.F.A et le Chili avant de faire ses valises à l'issue de la première phase de groupes.

Rabah Saâdane dirigera les Fennecs durant le tournoi. L'expérimenté technicien avait qualifié l'Algérie pour ses deux premières participations à la phase finale, en 1982 en Espagne et en 1986 au Mexique. Autant dire qu'il connaît son sujet. Or s'il est un joueur en qui le sélectionneur a pleinement confiance depuis des années, c'est Karim Matmour. Cet attaquant de métier, qui évolue en Bundesliga sous le maillot du Borussia Mönchengladbach, a disputé sept matches de la compétition préliminaire et contribué par un but à la qualification de son pays pour le grand rendez-vous du ballon rond.

Au micro de FIFA.com, il évoque son coéquipier américain en club Michael Bradley, qui sera son adversaire en Afrique du Sud, les émotions ressenties après la victoire en barrage, ainsi que les objectifs des Fennecs pour la phase finale de l'épreuve suprême.

Karim Matmour, vous êtes régulièrement titulaire dans votre club, cela revêt-il une grande importance quant à votre participation à la Coupe du Monde de la FIFA 2010 ?
Bien sûr, c'est important de jouer régulièrement en club. Quand une Coupe du Monde se profile à l'horizon, il faut accumuler du temps de jeu. Pour ma part, je me donne à 100 % et j'arrive à jouer souvent. Je n'ai en tout cas aucun reproche à me faire. Mais au bout du compte, c'est toujours le sélectionneur qui décide. Moi, je pourrai seulement faire en sorte d'être à la hauteur sur le terrain.

L'un de vos partenaires à Mönchengladbach, l'Américain Michael Bradley, sera votre adversaire en Afrique du Sud. Comment Bradley et vous vivez-vous cette situation ?
Il nous arrive d'en parler et je crois qu'on peut dire que l'équipe d'Algérie connaît mieux celle des Etats-Unis que l'inverse. Ce sera sûrement un avantage pour nous d'être relativement méconnus. Nous évoquons de temps en temps la composition de notre groupe dans le cadre de la Coupe du Monde, afin d'obtenir de l'autre des informations utiles.

Jusqu'où pensez-vous les Etats-Unis capables d'aller durant la phase finale ?
Lors de la Coupe des Confédérations, les Etats-Unis sont allés jusqu'en finale. Nous devrons faire attention quand nous jouerons contre eux. C'est une équipe qui possède de grandes qualités et que nous prenons au sérieux, comme tous nos autres adversaires. Dans notre groupe, le respect est de mise.

Quel regard portez-vous sur l'Angleterre et la Slovénie ?
L'Angleterre compte sans aucun doute parmi les grands favoris dans notre groupe. Si la Slovénie s'est qualifiée pour la Coupe du Monde, c'est parce qu'elle dispose de joueurs de grande classe. Certains d'entre eux jouent en Bundesliga et je les connais. Mais je pense que nous pouvons les surprendre.

En 1982, l'Algérie a fait parler d'elle en s'imposant face à l'Allemagne et au Chili. Croyez-vous qu'une telle performance soit possible l'été prochain ?
Bien sûr ! Si nous allions en Afrique du Sud sans y croire, autant rester à la maison. Nous voulons gagner le plus de matches possible et nous allons tout faire pour. Notre équipe est jeune, néanmoins nous connaissons nos atouts. Notre seul désavantage, c'est le manque d'expérience. Mais notre groupe a un potentiel incroyable, même si nous ne comptons pas de grande star dans nos rangs. D'autre part, notre entraîneur, qui a déjà conduit l'Algérie à la Coupe du Monde en 1982 et en 1986, va mettre en œuvre tout son savoir-faire pour nous mener au succès.

Parlons du match de barrage contre l'Egypte. Qu'est-ce que cette rencontre a représenté pour vous, pour vos coéquipiers, pour vos concitoyens ?
Notre victoire contre l'Egypte a été l'un des moments les plus riches en émotions de toute ma vie. Pour la première fois depuis 24 ans, nous allons à nouveau disputer la Coupe du Monde, c'est un grand succès pour nous. Nous avons fait le bonheur de 40 millions d'Algériens à travers le monde et ça, c'est fantastique. Cela donne un nouvel élan au sport algérien. L'Algérie est un pays de football. Notre équipe nationale n'a rien gagné depuis longtemps, cette qualification revêt donc une très grande importance. C'est une chance qui nous est offerte, surtout pour les jeunes. En tout cas, c'est l'euphorie en Algérie.

En Coupe d'Afrique des Nations de la CAF, votre parcours a connu une fin plutôt malheureuse. Comment se fait-il que vous n'ayez plus atteint la finale de ce tournoi depuis 1990 ?
Notre principal problème était le manque de constance. Depuis deux ans, ça va mieux et nous pouvons donc nous concentrer sur l'essentiel. Le mérite en revient au président de la fédération et à notre entraîneur, qui font leur possible pour amener de l'ordre au sein de l'équipe nationale. Notre qualification pour Afrique du Sud 2010 n'est pas un hasard.

Quels objectifs l'équipe d'Algérie s'est-elle fixés pour la Coupe du Monde de la FIFA 2010 ?
Nous voulons gagner tous nos matches. Pour ma part, j'entrerai toujours sur le terrain avec la volonté d'en ressortir victorieux. Atteindre les huitièmes de finale est un objectif réaliste. Ce serait déjà formidable. Mais nous devrons franchir les étapes une par une.

Jusqu'où pensez-vous les autres équipes africaines capables d'aller sur leur propre continent ?
Pour les équipes africaines, cette Coupe du Monde a évidemment une importance particulière. Ce sera une expérience hors du commun pour tous les joueurs. Je pense qu'on pourrait voir une sélection africaine aller très loin dans le tournoi, principalement parce que la plupart des joueurs évoluent en Europe et jouent à un très haut niveau. Nous disposons tous de la qualité nécessaire et j'espère que nous parviendrons à tirer notre épingle du jeu.