Il a reçu, en mars dernier, le prix Etoile montante du Festival international du film, qui s’est tenu à Vancouver (Canada) pour son court métrage The Green Card. Né à Oran il y a 28 ans, ce résident de Boston (Etats-Unis) a terminé ses études, en 2009, au Center for Digital Imaging Arts de la Boston University’s film school.

 

Que représente pour vous le trophée Etoile montante que vous avez remporté ?

J’ai été très honoré, c’était une magnifique expérience, qui m’a permis de côtoyer de talentueux professionnels venus du monde entier. Tout comme je suis fier de cette réalisation, car j’ai toujours eu le sentiment que cette histoire (The Green Card) représente le vécu de beaucoup d’immigrants. J’étais convaincu qu’il y avait quelque chose dans ce film, et à travers ses personnages, qui allait toucher le public. Même si, parfois, nous ne sommes pas immigrants, on peut connaître et peut-être aimer ceux qui le sont et se préoccuper de ce qui peut arriver à ceux qui se battent pour une vie meilleure.

Votre film avait-il un message à faire passer ?

The Green Card est mon premier film. Il fait partie de mon projet de fin d’études au Center for Digital Imaging Arts de l’université de Boston, aux Etats-Unis. Ayant moi-même émigré aux Etats-Unis avec ma famille quand j’étais adolescent, j’ai bien compris et saisi les défis et les situations auxquels fait face l’individu qui arrive aux Etats-Unis. Avec tous les préjugés et les stéréotypes qu’on colle aux immigrants, j’ai essayé de dresser un portrait positif de ces derniers. J’ai voulu aussi montrer qu’il y en a beaucoup qui sont venus aux Etats-Unis avec l’espoir d’une vie meilleure et l’intention de construire un futur meilleur honnêtement et légalement.

En Algérie, nous avons beaucoup de jeunes (les harraga) qui rêvent d’émigrer en Europe et ailleurs. Ils prennent des risques énormes en essayant de traverser la Méditerranée sur des embarcations de fortune…

Laissez-moi vous dire une chose : je suis fier de l’Algérie et de son peuple. L’immigration est un sujet complexe. Chacun rêve, mais parfois on se trouve à poursuivre des rêves sans comprendre leurs origine et motivation. Il est important d’aller au fond de soi pour comprendre le désir d’émigrer vers un autre pays. Il est clair que l’émigration peut être motivée par l’absence de liberté individuelle, les opportunités financières ou la possibilité de poursuivre des études. Mais je voudrais rappeler aux Algériens que l’Algérie est un pays riche avec beaucoup de ressources. Ce n’est jamais facile de prendre la décision de quitter son pays. S’il y a un conseil que je donnerais aux candidats à l’émigration, ce serait le suivant : il faut toujours agir dans le respect de ceux qui vous ont ouvert leurs frontières.

Aimeriez-vous travailler en Algérie, que ce soit en tant qu’acteur ou réalisateur ?

Mon rêve est d’amener le style hollywoodien au cinéma algérien. Je suis réalisateur et acteur et voudrai travailler autant en Algérie qu’aux Etats-Unis. L’idéal pour moi serait que mon travail soit le pont entre les approches cinématographiques des deux pays.

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