Rachid BadouriLa «badourimanie» a commencé à faire des ravages il y a à peine deux ans. À cette époque, Rachid Badouri présentait Arrête ton cinéma!, un premier one man show qui allait faire de lui l’une des stars les plus en vue du showbiz québécois. Depuis ce temps, les jeunes l’adorent et les plus vieux sont sous son charme.

 

L’humoriste doit donc aujour­d’hui vivre avec les aléas de la célébrité.

Métro a discuté de vedettariat avec le comique, qui animera ce soir son propre gala Juste pour rire.

Comment composes-tu avec ta nouvelle popularité?
Il y a eu un ajustement à faire au début. Je suis maintenant constamment observé. En plus, j’ai un créneau qui plaît aux jeunes. Quand ils te regardent, tu ne veux pas leur envoyer une mauvaise image. Il faut que tu te tiennes droit. Il y a des artistes qui s’en foutent, mais pas moi.

Qu’est-ce que tu apprécies de ta nouvelle popularité?
L’autre jour, j’ai tourné à gauche sur Sainte-Catherine, au coin Peel, et tu n’as pas le droit. Je me suis fait arrêter, et le policier m’a dit : «Fais-moi une petite joke et je te laisse aller.» Je lui ai vraiment conté une blague pourrie, il a ri et il a dit : «C’est beau, tu feras attention la prochaine fois». Ça, c’est un côté le fun!

Qu’est-ce que tu n’aimes pas de ta nouvelle popularité?
Je n’ai pas encore trouvé de côtés plates. Si j’avais la même carrière aux États, où des gens fouillent dans tes poubelles ou montrent ta cellulite dans les magazines, je trouverais ça plate. Ici, les gens ici ont du respect pour toi et ils t’adorent. Savoir que tu les as fait rire, c’est plaisant.

Est-ce que tu considères que tu as eu une popularité instantanée?
Dans ma tête, le processus, a été très long. Depuis mon jeune âge, je voulais être humoriste, mais je ne faisais pas nécessairement les gestes qu’il fallait pour que ça arrive. J’espérais qu’Eddy Murphy vienne cogner à ma porte et me dise  : «Eh mec, t’étais où bordel?» Au moment où, dans ma tête, tout s’est concrétisé, j’ai fait ce qu’il fallait, et tout a déboulé.

Est-ce que tu trouves ça difficile de garder les pieds sur terre?
C’est facile de t’enfler la tête, parce que les gens te complimentent souvent. Si quel­qu’un est fragile ou s’il n’a pas l’habitude des compliments, il peut facilement se sentir quasiment invincible, alors qu’on sait bien que du jour au lendemain, tout peut s’arrêter.

Qui t’aide à garder les pieds sur terre?
Mon gérant et Dieu. Les principes de Dieu sont contraires à ceux d’un homme qui voudrait s’enfler la tête. L’humilité, c’est très important pour moi. J’ai été agent de bord pendant cinq ans, j’ai voyagé partout dans le monde et je peux te dire qu’au Québec, malgré qu’on aime les belles choses, on n’aime pas s’en vanter pour faire «chier le peuple».

Si tu avais le pouvoir d’offrir ta popularité à quelqu’un, qui choisirais-tu?
Ma sœur Louisa. Elle a l’étoffe d’une grande comique et elle a le sens du punch. Elle sait quand c’est plate, elle a l’esprit vif, elle est plus drôle que moi! Elle peut faire n’importe quel
personnage.

 

Source: http://www.journalmetro.com/culture/article/258354--rachid-badouri-idole-instantanee