La terreur a encore frappé. Après la série d'attentats qui ont secoué Kaboul, l'Allemagne et le Japon la semaine passée, voilà qu'une prise d'otages dans une église en France finit par le meurtre d'un prêtre.

En pareils moments de deuil, j'exprime mes sincères pensées et condoléances aux victimes et à leurs familles. Et je dénonce, et avec vigueur, la terreur terroriste.

Je comprends le malaise que ressentent les musulmans à être continuellement associés par défaut à la terreur que des timbrés sèment en leur nom et au nom de leur religion; et je comprends leur malaise à vouloir s'en dissocier.

Je comprends aussi la colère de leurs voisins en Occident, à voir toujours le même scénario se répéter : la terreur à saveur d'islam.

J'avoue, ce n'est pas toujours facile, en pareilles circonstances et sous la pression émotive, de garder son esprit pour faire le discernement demandé.

Inutile de répéter que ce terrorisme sans visage, commis à travers des profils suicidaires, en rupture sociale et en perte d'humanité, n'épargne aucune nation, aucune religion et aucune appartenance. Le terrorisme, avant même d'apparaître en Occident, a bien secoué durant plus d'une décennie l'Algérie et maintient depuis plusieurs années sous un deuil permanent l'Iraq, la Syrie, la Libye, le Yémen, l'Afghanistan, etc., tous des pays musulmans. Ce n'est pas la première fois que des hommes de foi sont visés et des maisons de foi violées. Le terrorisme n'a ni visage ni religion, ni âme ni origine, et il ne reconnaît ni foi ni loi.

Je ne comprends pas, par contre :

1. que des suicidaires fichés par tous les services synchronisent avec tant de facilité leurs gestes et finissent en même temps leur trajectoire suicidaire sur un ton islamique;

2. que toutes les puissances du monde aient pu déloger en quelques heures des puissances, depuis des siècles légalement établies, dont celles de Saddam, de Khadafi, etc.; mais qu'en même temps elles échouent toutes réunies dans leur guerre à une organisation terroriste illégalement établie et qui paradoxalement continue à fonctionner comme un État.

J'avoue que le monde ne tourne plus rond, depuis que les intérêts et la recherche de la puissance, du pouvoir et de l'argent dominent les esprits et aveuglent les consciences, pour justifier tous les moyens. L'humanité doit redoubler d'efforts pour propager les messages de paix et de progrès.


SourceL Le Soleil - La Presse - 27 juillet 2016