Connaissez-vous le Conseil de presse ? Cet organisme a pour mandat d'analyser les plaintes logées contre les médias.

Vous trouvez qu'un journaliste a mal fait son boulot ?

Vous déposez une plainte au Conseil, et les «sages» qui siègent sur l'organisme vont analyser votre plainte. S'ils trouvent que vous avez raison, ils vont écrire au journaliste pour lui taper sur les doigts.

Faire taire les critiques

Plusieurs plaintes ont été logées contre moi au Conseil de presse au fil des ans. Mon dossier commence à être assez volumineux.

Si ça continue, je vais prendre un classeur à moi tout seul.

La plupart de ces plaintes concernent le même sujet : mes propos sur les extrémistes musulmans (pas les musulmans en général, mais les EXTRÉMISTES, que nous avons le droit et le devoir de critiquer).

Par exemple, le 14 septembre 2010, Monsieur Lahouari Belmadani s'est plaint de ma chronique portant sur la construction d'une mosquée dans un immeuble construit par les Soeurs grises.

«L'islam, écrivais-je, est une religion rongée par le cancer du fondamentalisme. Bien sûr, l'islam n'est pas entièrement contaminé ! Mais une partie de l'islam l'est. Il faut être sourd et aveugle pour le nier.»

Selon monsieur Belmadani, je n'aurais pas dû écrire ça. C'est de l'islamophobie.

Bizarre, quand je parle des prêtres qui pognent le cul des p'tits-gars, aucun chrétien ne me traite de «catholicophobe».

Attiser la haine ?

Le 18 novembre 2010, c'était au tour d'Ahmed Zitouni de se plaindre au Conseil.

Cette fois, la plainte visait une chronique que j'avais écrite sur une musulmane de 13 ans qui a été battue à mort par son père.

Mes propos, a dit le monsieur, étaient «racistes et discriminatoires, dans l'intention de stigmatiser les musulmans et d'attiser la haine envers l'islam».

Qu'est-ce que j'ai écrit pour mériter ces insultes ? J'ai tout simplement établi une liste (très, très partielle) de jeunes musulmanes qui ont été massacrées au nom de leur religion.

«Je ne dis pas que l'islam est la religion la plus dangereuse au monde, prenais-je le soin d'écrire. Mais on ne peut pas se mettre la tête dans le sable et affirmer qu'il n'y a aucun problème avec l'islam...»

Ça me semble assez prudent, non ?

Eh bien, selon monsieur Zitouni, ça ne se fait pas d'écrire ce genre de propos. C'est raciste...

Problèmes psychologiques

Le 20 juin 2008, Monsieur Haydar Moussa a porté plainte au Conseil en affirmant que je tenais des «propos discriminatoires et diffamatoires».

Ce citoyen avait publié un poème affirmant: «Si toi immigrante de souche / Tu n'as ni foi ni loi / Et tu as passé ta jeunesse saoule / D'un mâle à un autre / Ce n'est pas mon cas...»

J'avais retranscrit ce poème sur mon blogue, en disant qu'il était immonde. Des internautes avaient ensuite profité de l'espace réservé aux commentaires pour traiter ce «poète» de tous les noms.

«Ces commentaires m'ont traumatisé et m'ont causé de sérieux problèmes psychologiques», a allégué Monsieur Moussa au Conseil de presse.

Et ce qu'il disait sur les non musulmanes, ce n'était pas injurieux, ça ?

Un autre classeur !

Je pense que je vais appeler le Conseil de presse pour leur dire de prévoir plus d'espace pour les plaintes logées contre moi.

Car je refuse de me taire...


Source: Canoe.ca