Belhassen Trabelsi, beau-frère du dictateur tunisien déchu Ben Ali, a désormais très peu de chances d’éviter une expulsion du Canada, estiment deux spécialistes.

Régulièrement présenté comme le parrain du clan politico-mafieux qui sévissait dans son pays avant la révolution de 2011, Trabelsi vient d’essuyer un nouvel échec dans sa demande d’asile au Cana­da.

Dans une décision de six lignes rendue cet été et passée inaperçue jusqu’à maintenant, le juge Michel Shore, de la Cour fédérale, a rejeté sa «demande d’autorisation et de contrôle judiciaire».

Trabelsi en appelait d’une autre décision prise, début 2015, par la Commission de l’immigration et du statut de réfugié (CISR).

«Il y a des raisons sérieuses de penser que le demandeur a commis des crimes graves de droit commun, précisément de la fraude envers le gouvernement, fraude et recyclage des produits de criminalité», a conclu la Commission en refusant la demande d’asile.

Un lourd dossier

Me Patrick-Claude Caron, avocat spécialisé en droit de l’immigration, a indiqué au Journal que Trabelsi en était pratiquement à la fin des étapes judiciaires dans sa demande d’asile.

«Il est minuit moins une pour lui. Ses chances de réussir à faire annuler la décision sont très faibles. Son dossier me semble assez lourd. Les carottes sont presque cuites», croit-il.

Me Stéphane Duval, un autre avocat en immigration, est du même avis. «Les chances de M. Trabelsi de réussir sont plutôt faibles», a-t-il convenu.

Me Noël Saint-Pierre, avocat de Trabelsi, a indiqué avoir déposé une demande appelée Examen des risques avant renvoi (ERAR). Cette procédure administrative prend quelques mois pour être examinée. Or, ce type de requêtes est refusé dans 98 % des cas. De façon générale, le demandeur réussit rarement à convaincre les autorités canadiennes que sa vie sera en danger ou qu’il sera torturé une fois rendu chez lui.


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