Une cellule de prison en carton, des détenus menottés et des discours d’un combat politique assumé : la manifestation dominicale des Algériens à Montréal a donné lieu à une parodie de justice où le combat des détenus d’opinion a été réinventé.

Cette mise en scène qui a mobilisé des dizaines de manifestants rappelle au monde qu’en 2020, des Algériens, pour avoir exprimé une opinion, croupissent dans les geôles du pouvoir. Outre le décor habituel avec les pancartes et les slogans engagés de la Révolution du sourire, le rendez-vous montréalais de ce dimanche a été l’occasion de brancher les projecteurs sur l’injustice qui frappe encore des dizaines de prisonniers du Hirak.

Le rassemblement a été entamé par des chants amplifiés par un nouveau dispositif de sonorisation acheté par les hirakistes. L’idée de rendre hommage aux prisonniers politiques émane de la mascotte du Hirak, Djamel Témiscamingue, qui égaie les manifestations par son humour corrosif. Une cellule de prison en carton balafrée par l’intitulé bureaucratique “Ministère de la Répression” est érigée au milieu de la foule qui a brandi l’emblème national et l’étendard amazigh. Des manifestants menottés incarnent le rôle des détenus d’opinion. Derrière les barreaux, ils s’échinent à discourir pour rappeler à l’opinion leur combat démocratique et pacifique pour les libertés.

Un manifestant a ainsi incarné le rôle du journaliste Khaled Drarni, sous mandat de dépôt depuis mars dernier. Un autre s’est mis à la place d’un prisonnier anonyme. Par ces gestes et paroles, la manifestation a été empreinte de beaucoup d’émotion.

 

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