Le procès fixé au 10 décembre prochain à Montréal.

Une année et demie après avoir été victime de harcèlements et d’agressions sexuels, une jeune femme de 30 ans, employée d’Air Algérie à Montréal, a déposé, selon une source sûre, une plainte contre le représentant général de l’agence. Pour se débarrasser d’un poids qui l’empêchait de se construire, la jeune femme qui a espéré une solution à l’interne ne savait plus quoi faire.

Cette compatriote a porté une plainte judiciaire contre son directeur qui a fait l’objet d’un mandat d’arrêt en mai 2011, avant d’être relâché. Il a comparu au mois d’août 2011 au palais de justice de Montréal devant le juge et attend actuellement sa comparution devant la cour criminelle prévue pour le mois de décembre 2012. Air Algérie a engagé un avocat pour défendre son représentant.

Médiatiser son cas ou se soumettre au diktat de sa société qui l’a complètement lâchée au profit de son responsable, tel est le vrai dilemme qui se pose pour cette compatriote.

Le représentant d’Air Algérie à Montréal devra toutefois répondre de ses actes devant le tribunal criminel pour harcèlements et agressions sexuels sur le lieu de travail. Les faits se seraient déroulés à l’écart et à l’abri des regards dans un bureau de la société.

Une agression aussitôt dénoncée par la victime auprès de sa hiérarchie mais qui n’avait pas trouvé à l’époque un retour d’écoute. Pis, la compagnie aérienne a pris cause et effet pour le représentant et lui a même engagé à ses frais deux avocats contre une autre employée de la même société, l’un en matière civile et l’autre criminelle. Mais la justice canadienne s’est autosaisie de l’affaire qui devra connaître son dénouement au mois de décembre prochain.

 

Des accusations contestées dès le départ par l’accusé

Des accusations contestées dès le départ avec des versions divergentes ayant trait à des comportements susceptibles d’être sujets à interprétation tout du moins, voire à provocation de la part de l’auteur présumé qui se borne à évoquer une machination. Les investigations confiées aux policiers canadiens se poursuivent sur commission rogatoire afin de cerner les raisons qui sous-tendent l’affaire. Cette enquête préliminaire a pour objet de vérifier la véracité des accusations. Elle peut aboutir à une citation directe devant les tribunaux, à la désignation d’un juge d’instruction si des investigations supplémentaires sont nécessaires ou à un classement sans suite.

L’accusé a comparu au palais de justice de Montréal devant la section criminelle et pénale le 9 août 2011 à la suite d’un mandat d’arrestation transmis le 3 mai de la même année, selon le document du tribunal mis en ligne par ce dernier. L’accusé doit comparaître une autre fois devant la cour criminelle au moins de décembre prochain. Il s’est fait représenté par son avocat Me Cote Charles B. Deux chefs d’accusation sont engagés contre lui. Tout comme pour la première affaire, la compagnie a également engagé un deuxième avocat payé par cette dernière.

Pas de réaction du P-DG d’Air Algérie

Ayant contacté le patron de la compagnie pour de plus amples éclaircissements ainsi que la directrice de la communication pour un rendez-vous à l’effet de tirer cette affaire au clair avant la publication de l’article, mais aussi pour donner la version officielle de l’entreprise, il s’avère que ce dernier est resté injoignable durant plusieurs jours. Après de multiples tentatives, le PDG a préféré jouer l’indifférence. Pour rappel, ce dernier a nié toute affaire liée à un harcèlement sexuel lors d’une conférence de presse tenue au mois de juin dernier à l’hôtel militaire de Beni Messous. Le PDG d’Air Algérie a confirmé qu’aucun cas d’agression sexuelle dans la compagnie «ne lui a été rapporté». Il avait aussitôt ajouté que «si un tel cas se présentait devant lui, il prendrait les mesures nécessaires». Mais depuis, le PDG se mure dans un silence coupable.

Source: jeune-independant - 12 septembre 2012