Quand le centre culturel algérien (CCA) m’a invité pour assister au visionnement d’un documentaire de la fille de Tazmalt, Nadia Zouaoui, je me suis dit, ah bon sang, un autre combat qui s’annonce. J’ai demandé naïvement le thème traité dans ce documentaire. Est-il dans le sens de l’idiote utile à contre Oran ou genre, les rats d’égouts à l’assaut du sirop d’érable québécois?


Le représentant du CCA n’a pas pu m’en parler sur le sujet traité. Est-ce par méconnaissance ou exprès pour ne pas gâcher la surprise. Je ne sais pas, en tout cas j’ai senti de l’omerta dans l’air.

Rendu sur les lieux, tous les ingrédients étaient présents. Une présence d’une belle cuvée de la diaspora intellectuelle maghrébine teintée, plus fortement, de la couleur algérienne. Je me suis senti comme un pygmée dans un pays de géants.

J’ai été personnellement accueilli et reçu par un beau sourire et par une poignée de main douce. Je suis passé d’un nain à un sultan des mille et une nuits. Nadia était ravissante comme une Shéhérazade se préparant à raconter son histoire aux sultans et aux princesses de l’auditoire.

Un documentaire émouvant, sensible, crédible et sincère. Il raconte l’histoire post 9/11 de trois personnes américaines de confession musulmane. Le film raconte aussi, la misère traumatique et l’islamophobie que vivent depuis dix ans les musulmans américains. En résumé, si tu es une fille voilée, une personne au teint basané et arborant des vêtements à l’effigie des écritures arabes ou une personne de look arabo-pakistanais, tu es une cible voire même un gibier aux traqueurs des terroristes.

Le film a relaté dans un temps record (1h30) les multi visages de l’environnement géopolitique des États-Unis après les attentats du 11 septembre 2001. Dans la foulée de la « guerre contre le terrorisme » ou « guerre contre la terreur » (« War on Terrorism », « War on Terror » ou « Global War on Terror », la fille de Tazmalt a réussi avec brio à aborder le sujet du rapprochement entre les américains de toutes confessions confondues.

Suite au vote de la Loi pour unir et renforcer l'Amérique en fournissant les outils appropriés pour déceler et contrer le terrorisme, en anglais, l’USA PATRIOT Act (Uniting and Strengthening America by Providing Appropriate Tools Required to Intercept and Obstruct Terrorism Act), le film nous fait voyager dans les artères de la ville de New-York et nous offre l’occasion de rencontrer des différents groupes de défense des droits de l’homme trouvant et considérant cette loi liberticide, c’est-à-dire que les libertés individuelles ont été largement bafouées et diminuées au profit de la répression policière.

Dans une ambiance où l’islamophobie prend ses racines par le biais de lobby très fort et influent, les personnages principaux du documentaire, luttent continuellement contre la répression, le sarcasme et le bafouage de leur droit humain et essayent sans relâche de travailler de concert avec les mouvements de lutte et de défense des droits et libertés.

Dans sa conclusion, le film montre l’aventure des efforts de rapprochement qui se réalise entre les factions américaines. Des pièces de théâtre, des rencontres et des colloques n’arrêtent pas à s’organiser pour expliquer et vulgariser le sens de la cohabitation pacifique des êtres de différentes cultes et confessions. En guise d’hospitalité et de convivialité, des groupes de différentes tendances humanitaires ont été conviés, à la fin d’une rencontre, à partager le plaisir de la pizza au peppéroni dans l’enceinte de la mosquée à deux pas du site, autrefois abritant le symbole de la finance mondiale, World Trade Center.

Je suis sorti gagnant et fier de cette invitation de visionnement, car j’ai découvert une compatriote pleine de talents et de bons gestes humains, qui rendra, certainement dans pas longtemps, honneur et fierté à sa communauté.

P.S. ; Pour réconforter nos ultras jacobins, le peppéroni était à base de bœuf, certifié Halal à 100%.