Veillée à la mémoire de Omar Zeggane, enfant d’Algérie

9341 Justince Lacoste, Anjou, Montréal

 


Ce samedi soir 16 juin,  il y aura une veillée à la mémoire de Omar Zeggane chez lui au 9341 Justine Lacoste à Anjou, Montréal. Omar qui nous a quitté physiquement le mercredi 13 juin (maudit soit ce mois de juin. Que d’horribles souvenirs qu’ont ces débuts d’été depuis des années), nous habite désormais par son esprit et tous les combats qu’il avait menés depuis son jeune âge notamment au sein de la troupe Debza ( notre école politique) et la ligue des droits de l’homme, la vraie. Des amis proches, des amis de combat et de conviction et des compatriotes seront certainement au rendez-vous pour soutenir sa famille et pour exprimer leur reconnaissance au parcours hors du commun d’un homme qui n’aimait pas se vanter. Farid Cheikhi le confirme : « Un discret par sa simplicité; un humble par sa générosité.  Triste nouvelle que la perte de cet homme. Sincères condoléances à sa famille ». Comment pourrait-il être autrement quand on épouse les idées d’un grand et modeste Kateb Yacine ?

L’annonce de son décès a désarçonné ses amis et bousculé des Algériens qui le découvrent après son départ: «  Je ne savais pas que tonton était un grand monsieur », dira une jeune fille qui le voyait très souvent, mais qui ignorait pratiquement tout de ce qu’il faisait avant de venir au Québec.  Djaffar Benmesbah, son ami et compagnon de combat dira  de Paris: «  J'apprends avec une profonde tristesse le décès de mon ami, le militant des droits de l'homme, Omar Zeggane. Il m'est très difficile, pour le moment, de trouver les mots justes pour décrire ce militant de convictions. Membre fondateur de la première ligue des droits de l'homme, détenu en 1981 avec 23 autres militants, il a payé de sa liberté sa soif de vérité. Je songe à sa famille, à Samia, à ses enfants surtout. Je songe à tous les amis, aux camarades, à la troupe Debza, aux compagnons de Nedjma, "Si Dieu nous prend un à un nos amis, c’est pour faire d’eux les étoiles de notre ciel" disait Charles Journet, pour consoler, peut-être, les sympathies ». 

De son côté, Yani Tifra écrira sur Facebook : « C’est grâce à des femmes et des hommes comme mass Omar Zeggane, à leur engagement pour la démocratie, la liberté et les droits de l'homme, pour le combat pour l'affirmation de soi, et de notre identité qu’on se retrouve ici partager cette idéal magnifique: l'homme digne de bonne foi a une honorable mission dans la vie qui est l'engagement citoyen pour améliorer le quotidien des homme souvent au prix de grands sacrifices. On ne peut mettre Omar que parmi eux. Toutes mes pensés et mes condoléances à la famille Zeggane, à ses proches et à tous ses amis ».

 

Passer à côté des trésors des trésors de notre mémoire collective

Izaylalen. C'est un mot kabyle qui renvoie à toute une série d'occasions ou d'opportunités qu'on rate. On se dit très souvent, je ferai telle chose après...je verrai telle personne après...C'est terrible. C’est ce qui m'est arrivé avec Omar Zeggane. Hier, je suis partie voir sa famille avec Kaci Lounas (un autre militant à connaître) et sa femme. Le comble est que Omar habitait à 10mn de chez moi. Donc, j'ai mis les pieds chez lui après sa mort. Imaginez ma douleur de ne pas avoir rencontré ce grand homme, ce monument qui a défendu toutes les choses auxquelles je crois. J'ai vu sa femme abattue, mais courageuse, ses enfants jeunes et beaux. L'une de ses filles s'appelle Nedjma. Ce prénom veut tout dire de l'idéal d'un militant. Que Dieu ait son âme et courage à sa famille.

Repose en paix Omar, frère de combat et de convictions !