ALGER- Les forces de l'ordre ont empêché samedi à la place de la Concorde (ex- place du 1er-Mai) à Alger la marche non-autorisée par la wilaya d'Alger, ont constaté sur place des journalistes de l'APS. Les forces de l'ordre, qui se sont déployées très tôt le matin, ont empêché un groupe de personnes qui se sont rassemblées à la place du 1er-Mai, lieu de départ de la marche, d'effectuer la marche à laquelle ont appelé des initiateurs, soutenus par le parti de Saïd Sadi, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme. Plusieurs personnes ont été interpellées par les forces de l'ordre, a-t-on constaté.



Les initiateurs de la marche revendiquent "le changement et la démocratie, la levée de l'état d'urgence, la libération des détenus des émeutes de janvier, le travail et la justice sociale et la libération des champs politique et médiatique".

La wilaya d'Alger avait notifié son refus aux initiateurs de la marche, tout en leur proposant une des salles de la capitale pour tenir leur manifestation.

Pour les autorités, l'interdiction des marches à Alger est justifiée par "des raisons d'ordre public" et ne l'est "certainement pas pour empêcher une quelconque expression".

Malgré de nombreuses défections, les initiateurs de la marche ont maintenu leur appel à cette manifestation.

Le Front des forces socialistes (FFS) et l'association Rassemblement action jeunesse (RAJ), qui y étaient préalablement favorables, ont décidé de ne pas s'associer à la marche.

Le Parti socialiste des travailleurs (PST) s'est, pour sa part, démarqué de cette initiative, dénonçant, dans la foulée, "la surenchère verbale et le radicalisme sans contenu, non compatibles avec (...) les tâches s'imposant à ceux qui aspirent vraiment au changement radical".

Le PST a estimé que les luttes des travailleurs et des jeunes doivent être plutôt portées "contre la précarité généralisée par le libéralisme".

De son côté, le MSP (Mouvement de la société pour la paix) a réaffirmé sa position de ne pas participer à cette marche et "ne pas assumer les initiatives individuelles", tout en respectant "le droit des forces politiques et sociales à s'exprimer par tous les moyens civilisés dont les marches pacifiques loin de toute atteinte à l'ordre public".

Le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (SNAPAP) s'est déclaré, quant à lui, "non concerné" par la marche.

[Aps   12/2/11]