La Tunisie proteste et le FLN tremble. Le parti de Belkhadem met en garde contre toute contagion et extension de la crise tunisienne pouvant toucher l’Algérie.

«Ce qu’on voit ailleurs n’arrive pas seulement aux autres», a déclaré, hier, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, lors d’une réunion avec les parlementaires de son parti à Alger.

L’allusion à ce qui est arrivé à la Tunisie après un mois d’émeute est perçu comme une sonnette d’alarme pour le vieux parti. «Il faut qu’on sache que la meilleure légitimité est la légitimité du peuple qui attend des contreparties quand il porte quelqu’un à la tête d’une assemblée élue», a-t-il déclaré.

Cette peur de voir ce qui s’est passé en Tunisie se reproduire en Algérie inquiète sérieusement Belkhadem au point de conseiller à ses élus de se mettre au niveau des citoyens et discuter de leurs problèmes. Cette peur sera exacerbée quand un message atterrit entre les mains de Belkhadem.

«Un jeune s’est immolé à Tebessa», a-t-il informé après avoir interrompu son intervention. Plus encore, Belkhadem craint que le phénomène du mimétisme (en Tunisie, tout a commencé lorsqu’un jeune chômeur s’est immolé), ait des influences en l’Algérie.

Pour parer à toute éventualité, Belkhadem a invité les élus de son parti à s’enquérir des préoccupations des citoyens, à aller à la rencontre des jeunes et de la population pour leur «expliquer ce que fait le gouvernement pour eux». Ce à quoi les parlementaires ont répondu par des chuchotements déplorant les entraves de l’administration quant aux activités et aux prérogatives des assemblées élues.

Le premier responsable de l’ex-parti unique concède, en haussant le ton, qu’«on a effectivement le problème de l’administration» mais il faut cependant faire un effort dans ce sens. «Nous sommes dans le régime et les citoyens vont nous demander des comptes», a-t-il averti. Il a ajouté, à l’adresse des élus, qu’il ne faut pas croire que les mouvements de protestation qui ont secoué le pays durant les premiers jours du mois de janvier sont dépassés et s’inscrivent désormais dans le passé.
C’est que le FLN craint que ces émeutes reviennent à tout moment. M.Belkhadem a suggéré de tirer les leçons de ces émeutes et trouver les solutions à même d’éviter une autre crise.

Pour justement tenter d’expliquer les nuits d’émeutes que l’Algérie a vécues récemment, Belkhadem a établi une comparaison avec le soulèvement qui ébranlé l’Algérie le 5 octobre 1988.

Source: http://lexpressiondz.com/article/2/2011-01-16/84979.html