Une série  d’émeutes, qui ne ressemblent pas aux jacqueries cycliques de ces dernières années, agitent depuis deux jours le pays. Après la wilaya de Tipaza hier, elles ont touché aujourd’hui Oran, la grande métropole de l’ouest, et le quartier populaire de Bab El Oued, à Alger. Dans ce faubourg emblématique des émeutes d’octobre 1988, des magasins ont été saccagés et un commissariat a été cerné par des manifestants en colère. Des renforts de police ont été envoyés en début de soirée et des gaz lacrymogènes ont été tirés pour disperser la foule en colère.

Rien n’indique pour l’instant qu’il s’agit d’un mouvement synchronisé. Pourtant, Alger bruisse de sombres rumeurs, amenant les forces de l’ordre à plus de vigilance dans les autres quartiers de la capitale. Ces troubles surviennent sur fond de malaise social, aggravé par une flambée inexplicable des prix qui grève le budget des foyers modestes quand l’opulence s’affiche par endroits de manière insolente.

En 1988, la pénurie de semoule avait servi de toile de fond aux manifestations parties de La Glacière, avant d’embraser la capitale et progressivement tout le pays.

Source: Algerie Plus