"Choquée", la maman d'Hedi, 7 ans, dénonce un "dérapage discriminatoire et raciste". Une enquête admnistrative a été ouverte.

Hedi, un petit garçon de 7 ans, est fan de football.

Scolarisé en CE2 dans une école du XIIème arrondissement de Paris, il a l'habitude de porter les maillots de ses équipes de foot préférées: "PSG, France, Espagne, Angleterre, etc.", raconte au Post, Sonia, sa maman.

"Ici, c'est la France"
Mardi 23 mars dernier, Hedi va à l'école avec le nouveau maillot que "son oncle vient de lui acheter: celui de l'équipe de foot d'Algérie".

Mais ce maillot n'aurait pas été au goût de l'institutrice.
Au moment où Hedi rentre dans la classe, au début de la matinée selon le petit garçon, à la fin de la récréation selon l'enseignante, "la maîtresse s'est emportée contre lui", rapporte Sonia.

"Mon fils m'a raconté que, devant toute la classe, elle lui a dit: 'Tu enlèves ce maillot immédiatement. Ici, c'est la France. Tu le porteras quand tu seras chez toi, en Algérie'."

Hedi s'est alors exécuté, il a rangé son maillot dans son cartable. "Heureusement qu'il avait un t-shirt en dessous" confie sa maman.

"Discriminatoire et raciste"
En rentrant à la maison, Hedi raconte l'incident à sa maman. Sonia décide alors de s'expliquer avec la maîtresse du petit garçon ainsi que la directrice de l'école.

"Elles étaient toutes les deux très gênées et elles se sont excusées", explique la maman. "L'institutrice a reconnu qu'elle avait dérapé".

Mais Sonia reste marquée par les paroles de l'institutrice. "Mon fils a été humilié. On est choqués. Cette histoire est très blessante. Chez nous, c'est la France. Mon fils est français, pas algérien. Je ne comprends pas qu'on ne lui dise rien quand il porte n'importe quel maillot de foot, mais quand c'est l'Algérie, ce n'est pas possible...", regrette Sonia.

Pour la maman, le dérapage de l'institutrice d'Hedi est "discriminatoire et raciste". "Mon fils a 7 ans, il ne comprend pas d'où vient le problème avec un maillot de foot. D'autant plus que ce n'est pas un signe religieux. Le sport n'a pas de frontière, alors je ne vois pourquoi on reproche à mon fils ses origines".

"Dérapage verbal"
Contacté par Le Post, Gérard Duthy, inspecteur d'académie du premier degré de Paris, confirme cet incident. "Nous avons interrogé l'enseignante, elle a tout de suite reconnu les faits. Elle s'en veut et elle se sent mal."

L'inspecteur décrit une institutrice "sans hsitoire". "Elle n'est pas coutumière de ce genre de fait. A mon avis, c'est un dérapage verbal". Selon Gérard Duthy, "le contexte reste encore à éclaircir, mais la maîtresse aurait répondu à une provocation, ce qui n'excuse en rien ce dérapage".

Quelles suites vont être données à cette affaire? "Nous avons ouvert une enquête administrative pour avoir tous les éléments avant de prendre des mesures appropriées, une sanction éventuellement" poursuit l'inspecteur d'académie.

"Une affaire regrettable"
Pour Pierre-Emmanuel Charon de la FCPE (fédération des parents d'élèves) du XIIème arrondissement, "c'est une affaire regrettable". "L'institutrice a manqué à ses devoirs mais des excuses ont été présentées à la maman. Pour nous, l'affaire est close" indique Pierre-Emmanuel Charon, contacté par Le Post.

Sonia ne porte pas plainte mais elle a décidé de saisir la Halde et des associations de lutte contre le racisme et les discriminations. La maman n'en veut "pas personnellement à l'institutrice". Mais elle estime "qu'on ne peut pas laisser dire des choses pareilles et ne rien faire".

Source: Le Post