Omar LachhebUne fois par mois, Métro propose, en collaboration avec le projet Alliés Montréal, des portraits de personnes immigrantes qui ont réussi à s’intégrer dans leur milieu de travail.

Omar Lachheb a perdu l’usage de ses jambes à l’âge de 16 ans dans un accident de plongeon. Ça ne l’a pas empêché de poursuivre ses rêves et de quitter le Maroc pour venir étudier à Montréal. C’était en 2004. Il y est toujours et travaille maintenant à la Banque Royale comme directeur de comptes.

«Au départ, j’avais étudié le droit au Maroc. Je voulais compléter ma formation avec un diplôme à l’étranger. C’est un atout important d’avoir une expérience à l’international.» Son frère s’était installé à Montréal une année avant lui et lui avait beaucoup parlé de la ville et de ses possibilités.

Il a donc fait le saut, malgré les avis de certains amis du Maroc qui tentaient de le prévenir en blaguant à propos du froid. «Tu seras obligé de mettre des chaînes aux roues de ton fauteuil roulant, me disaient-ils.»

Arrivé ici en août, ce qui l’a d’abord marqué, c’est plutôt la diversité des gens qu’il voyait et des langues qu’il entendait dans la rue. «C’était magnifique, tant de variété! Je m’y attendais, mais pas à ce point-là. Au Maroc, il y a surtout des Marocains!»

Il apprécie également l’accessibilité de l’information. «Ça m’a donné la liberté de faire ce que je voulais. En plus, on ne s’ennuie jamais. Il y a tellement d’activités!» Son seul ennui est d’être loin des siens. Avec le temps, il s’est quand même tissé un réseau d’amis. «Au début, il y avait le réseau de mon frère, mais ensuite, j’ai connu des gens à l’université et j’ai élargi mon cercle de connaissances en faisant du bénévolat.»

C’est d’ailleurs lors de ses activités pour l’Association multiethnique pour l'intégration des personnes handicapées qu’il a rencontré une conférencière de la Banque Royale à qui il a proposé ses services. «Ils m’ont engagé même si je n’avais qu’un permis de travail. J’ai commencé en octobre 2007, le jour de mon anniversaire! J’aime travailler avec les gens, les conseiller, mais aussi apprendre à les connaître.»

Services adaptés
Au Maroc, les infrastructures pour les handicapés sont embryonnaires. Selon lui, les choses sont très différentes ici. Il y a davantage d’organisation et de services adaptés. «Il n’y a pas les obstacles d’infrastructure qui pourraient empêcher les gens d’aller à l’université, d’aller travailler, d’aller rencontrer les gens.»

Depuis son accident, il ne faisait plus beaucoup de sport, mais depuis peu, il essaie d’en faire régulièrement grâce à la Fondation Lucie Bruneau qui offre des services de gym et de piscine adaptés. S’il se rend encore au Maroc presque tous les ans, il vient de s’acheter un condo sur l’île de Montréal et n’a pas l’intention de retourner vivre ailleurs. Ses prochains défis : faire sa maîtrise en administration des affaires (MBA) et progresser dans sa carrière à la Banque Royale. «Mes parents m’ont toujours encouragé à me dépasser. C’est important pour moi de toujours aller de l’avant.»

Source: Journal Métro - Montréal