OTTAWA - L'avocat de Mohamed Harkat, soupçonné de terrorisme par les autorités canadiennes, croit que le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) doutait de la fiabilité d'un informateur à son sujet.
Lors d'une audience devant la Cour fédérale, mardi, Me Norm Boxall a rappelé que l'informateur avait été soumis au détecteur de mensonges.
Un agent du SCRS connu simplement sous le nom de "John" a répliqué qu'un tel examen n'a rien d'exceptionnel, tout en admettant que l'informateur dans le dossier Harkat y a été soumis pour évaluer son honnêteté.
Le gouvernement canadien tente de déporter Harkat - qui est d'origine algérienne - en vertu d'un certificat de sécurité nationale, une mesure d'immigration rarement utilisée.
Le juge fédéral Simon Noël évalue les preuves contre Harkat pour déterminer si le certificat doit être révoqué ou non.
Le SCRS affirme que Harkat, qui a été arrêté il y a plus de sept ans, entretient des liens avec des islamistes extrémistes.
Dans une décision rendue en octobre, le juge Noël déclarait que le SCRS avait "miné l'intégrité" du tribunal en omettant de lui dire que l'informateur avait échoué certaines portions de l'examen au détecteur de mensonges - une erreur que le SCRS a lui-même qualifiée d'inexcusable.
L'agent "John" a expliqué au tribunal que dans ce cas-ci, l'examen avait été fait pour déterminer si l'informateur n'était pas en fait un agent double.
Source: Journal Metro