Pour le Barreau du Québec, c’est donc une contribution financière de 30 000 $ qui proviendra du ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles. Elle servira à la tenue d’une journée de familiarisation avec le droit québécois pour les avocats formés à l’étranger qui se tiendra en septembre. Le Barreau offrira gratuitement cette activité de formation aux 500 personnes qui ont fait une demande d’équivalence durant les cinq dernières années. Ensuite, le contenu de cette journée et les réponses aux questions des participants seront disponibles sur DVD afin de continuer de rejoindre le plus grand nombre de candidats possible.

Les fondements du droit québécois, les institutions québécoises et canadiennes, la culture et le système judiciaire du Québec seront parmi les sujets abordés. Les participants auront également l’occasion de réseauter avec des avocats membres du Barreau du Québec.

« Il est impossible d’accepter telle quelle la formation obtenue ailleurs si l’on veut adéquatement servir et protéger les citoyens d’ici », a précisé le bâtonnier Me J. Michel Doyon, présent à la conférence de presse en compagnie de Me Messaouda Guenouche. D’origine algérienne et arrivée au Québec en 2000, Me Guenouche a franchi les étapes nécessaires et vient d’être admise au Barreau du Québec en mai.

L’importance d’être s’informé
En Algérie, Messaouda Guenouche était avocate et a pratiqué le droit civil durant quatre années. Quelle a été la plus importante difficulté lorsqu’elle a voulu refaire ses équivalences ? Le manque d’information. « Je suis contente, a-t-elle témoigné, qu’une journée de familiarisation comme celle qu’on annonce aujourd’hui soit offerte. Elle va permettre aux gens d’aller chercher l’information à la bonne porte. C’est extrêmement important de savoir à l’avance dans quoi on s’embarque. »

Me Guenouche reconnaît qu’il lui a fallu une bonne dose de détermination pour retourner à l’université, à temps partiel pour certaines périodes, à temps plein pour d’autres; concilier profession et famille, vivre deux grossesses en cours de route et placer un congé de maternité entre l’école du Barreau et le stage. « Mis à part le droit civil, où il y avait plusieurs ressemblances avec celui de l’Algérie, tout le reste était à réapprendre. Le système est complètement différent, notamment en ce qui concerne le droit constitutionnel, la procédure civile et le droit pénal. »

Rappelons que pour obtenir un permis d’exercer au Québec, un avocat immigrant doit satisfaire aux exigences de scolarité ainsi qu’aux évaluations du Barreau du Québec et avoir une connaissance suffisante de la langue française. En 2004, le Barreau a présenté un mémoire au gouvernement de la province pour recommander que la circulation de l’information à l’intention des immigrants qui souhaitent intégrer un ordre professionnel soit facilitée. Prêchant par l’exemple, le Barreau a également constitué un comité d’étude pour mettre en place des moyens afin d’y parvenir. Ainsi, les informations fournies aux candidats sur le site Web du Barreau du Québec sont maintenant plus détaillées afin de donner une idée assez exacte du processus, du temps nécessaire ainsi que du coût pour obtenir une équivalence de diplôme.

Source: http://www.barreau.qc.ca/pdf/journal/vol39/200708.pdf (page 9)