Le retrait du permis de prospection à la société canadienne Sahara Ressources Inc, qui a cédé ses parts sur ces mêmes titres à une autre société canadienne Landmark Mineral Inc, suscite énormément de questions dans une situation où le cafouillage le dispute à la confusion d’autant que cette affaire touche à la question sensible de l’énergie nucléaire en Algérie.

La réaction de l’Agence nationale du patrimoine minier est venue après la publication d’un communiqué annonçant une convention entre le Commissariat à l’énergie atomique et la société Landmark Minerals Inc. Cette dernière avait toutefois annoncé en septembre 2005 l’éventualité du transfert de 80% des parts sur les titres miniers détenus par Sahara Ressources avant de conclure l’affaire en octobre 2005.

Aujourd’hui, Sahara Ressources a « vendu du vent » puisque le permis a été retiré.

Bien entendu, ce sont là autant de transactions qui ont fait que les cotations à la Bourse de Toronto grimpent en flèche alors que Oxford Buisness Group soulignait, dans une analyse, datée du 8 décembre 2005, sur l’Algérie, les perspectives prometteuses de l’extraction d’uranium en Algérie. Pour cet organisme du renseignement économique, la réflexion était sérieusement engagée sur la stratégie énergétique future qui misait sur l’énergie nucléaire pour remplacer le gaz et en favorisant l’exploitation des ressources nationales, c’est-à-dire l’uranium du Hoggar. Si on s’explique la réaction de l’Agence nationale du patrimoine minier (l’article 75 de la loi minière oblige tout détenteur d’un titre minier qui veut céder ses droits à informer l’ANPM de la transaction avant qu’elle n’ait lieu), on ne s’explique pas le temps mis à réagir. Quant aux entreprises détentrices des ces titres, la société Sahara Ressources est inexistante en Bourse ni même sur la toile et demeure introuvable sur les principaux annuaires téléphoniques canadiens. Si cette société a été parrainée par Radius Gold, entreprise canadienne spécialisée dans les mines aurifères, comme indiqué par l’ANPM au journal El Watan, celle-ci cotée en Bourse est facilement identifiable mais ses liens avec Sahara Ressources sont plus difficiles à démontrer.

Quant à Landmark elle est effectivement cotée en Bourse (est loin de ne comporter que trois personnes) et on retrouve deux Algériens parmi son staff.

Bien entendu, nous avons pris contact avec le Comena afin qu’il explique comment il s’est fourvoyé dans une situation aussi confuse et nous attendons sa réponse. Quant aux entreprises canadiennes citées, elles ont adopté un profil bas depuis la publication du communiqué de l’ANPM et elles étaient injoignables (pour cause de fuseau horaire ?) avant le bouclage du journal.

Source: http://www.lejourdalgerie.com/rubriques/evenement.htm#9