Mohammed Harkat, un résident d'Ottawa détenu en vertu d'un certificat de sécurité depuis 3 ans, devra demeurer en prison. La Cour fédérale a en effet rejeté, vendredi, sa demande de libération conditionnelle.

L'automne dernier, l'homme avait de nouveau nié avoir participé à des activités terroristes et s'était dit prêt à se soumettre à des conditions plus strictes pour obtenir une libération conditionnelle.

En mars dernier, un juge avait déterminé que les doutes qui pesaient sur lui étaient raisonnables et que l'émission d'un certificat de sécurité était justifiée.

La Cour a déjà rendu des décisions semblables dans les cas d'Hassan Almrei et de Mohammad Mahjoub, aussi détenus en vertu d'un certificat de sécurité et soupçonnés d'appartenir à des organisations terroristes.

Originaire d'Algérie, Mohammed Harkat, 34 ans, est soupçonné par le Service canadien de renseignement de sécurité (SCRS) d'avoir fait partie d'une cellule dormante du réseau terroriste Al-Qaïda. Il aurait participé à des camps d'entraînement en Afghanistan, et connu un lieutenant d'Oussama ben Laden.

Considéré comme une menace à la sécurité nationale, M. Harkat pourrait être expulsé en Algérie. Son épouse, Sophie Harkat, soutient qu'il pourrait être torturé ou tué s'il y retourne. Elle demande aux partis politiques en campagne de prendre des engagements fermes.

Mohamed Harkat a toujours clamé son innocence: il soutient n'avoir jamais appuyé de mouvements islamistes extrémistes.

Le certificat de sécurité: une procédure exceptionnelle

Il permet d'arrêter, de détenir et de déporter tout résident permanent ou tout ressortissant étranger que le Canada considère comme une menace à la sécurité nationale, sans pour autant avoir à l'accuser formellement ni à divulguer l'ensemble de la preuve contre lui.

Au Canada, cinq hommes sont actuellement sous le coup d'un tel certificat. Quatre d'entre eux sont toujours emprisonnés sans procès, dont Mohamed Harkat.

La Cour suprême du Canada se penchera sur la constitutionnalité des certificats de sécurité au mois de juin 2006.

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