« Je dis à l’immigration que je ne suis pas caché, mais que je ne me présenterai pas le 5 janvier. »
C’est ce qu’a déclaré hier Abdelkader Belaouni, menacé d’être renvoyé vers les États-Unis dès demain par Citoyenneté et Immigration Canada (CIC). En conférence de presse hier, il a demandé au ministre fédéral de l’Immigration, Joseph Volpe, d’intervenir afin qu’il puisse demeurer au Canada.
Depuis le 1er janvier, l’Algérien d’origine a trouvé refuge dans l’église Saint-Gabriel, à Montréal.
C’est le père Jim MacDonald qui a accepté de prendre le réfugié sous son toit après qu’il eut été approché il y a quelques semaines. « La solution de rechange pour lui était d’aller dans l’illégalité et de se cacher, a-t-il expliqué. Au lieu de disparaître, il reste avec nous. »
Nombreux appuis Pas moins de 32 groupes ont donné leur appui à M. Belaouni. Celui-ci dit avoir bénéficié du soutien de l’Institut Nazareth et Louis Braille pour apprendre à vivre avec sa cécité et de la Société québécoise pour les personnes aveugles pour se trouver du travail. Des efforts qui ont toutefois donné peu de résultats puisque M.Belaouni n’a pu se trouver d’emploi et vit de l’aide sociale depuis son arrivée. Il précise toutefois considérer le bénévolat qu’il accomplit comme du travail.
Acheter du temps Cette action en est une de dernier recours pour le réfugié, qui craint d’être emprisonné aux États-Unis avant d’être envoyé en Algérie, là où il pourrait subir des représailles et où il a déjà été victime d’extorsion.
« Les sanctuaires deviennent l’équivalent de la procédure d’appel qui n’existe pas dans le cadre des lois canadiennes sur l’immigration », a fait valoir Nazila Bettache, de l’organisme Solidarité sans frontières. Elle précise que d’autres actions du genre sont en cours au Canada, un individu ayant trouvé refuge dans une église à Vancouver, un autre à Ottawa, deux à Toronto et une famille à Terre-Neuve.
Source: http://parex.metro.st/ftp/20060104_Montreal.pdf