Plusieurs dizaines de ressortissants algériens établis au Canada et des représentants de la société civile canadienne ont tenu avant-hier à Montréal un rassemblement pour réclamer le retour d’un Algérien emprisonné aux Etats-Unis après son expulsion par les autorités canadiennes pour séjour illégal. Son cas devrait être tranché aujourd’hui par un tribunal américain. Porte-parole du Comité d’action des sans-statut algériens, Mohamed Cherfi, un Algérien de 35 ans, avait été interpellé par la police dans l’église Saint-Pierre où il s’était réfugié, suite a une manifestation des sans-papiers en mars dernier.

Il a été ensuite renvoyé par les autorités immigration du Québec vers les Etats-Unis où il est incarcéré dans la prison de Batavia, dans la ville de Buffalo (Etat de New York), dans l’attente de son expulsion vers l’Algérie. Mohamed Cherfi était entré au Canada en provenance des Etats-Unis.

Il est appuyé par plus de 250 organismes et personnalités publiques du Québec et du Canada qui réclament son retour au Canada. Son comité a introduit, il y a quelques mois, une demande de parrainage collectif auprès des services de Citoyenneté et Immigration au Canada, qui doit déterminer s’il est éligible au statut de réfugié au sens de la Convention de Genève.

Son dossier avait été ensuite transmis au gouvernement du Québec. Le ministère des Relations avec les citoyens et de l’Immigration du Québec a donné son accord pour reconnaître à Cherfi le statut de « personne en situation de détresse », ce qui lui ouvre droit à un « certificat de sélection du Québec » et, par la suite, à un droit de résidence.

Pour qu’une personne, actuellement à l’extérieur du Canada, soit reconnue comme réfugiée, elle doit d’abord, selon la loi canadienne, être parrainée par des citoyens nés qui s’engagent à la soutenir financièrement lors de son établissement dans le pays.

La demande de parrainage avait été formulée par cinq personnes dont une femme et le pasteur Gerald Doré, pasteur de l’Eglise-unie du Québec. Dans une conférence de presse tenue avant-hier, les cinq parrains ont fait savoir qu’ils ont demandé aux autorités canadiennes d’entreprendre des contacts avec la justice avant le déroulement de son procès compte tenu du fait que la quasi-totalité des cas de régularisation soumis à la justice américaine sont sanctionnés par un refus.

«La réponse risque fort d’être négative car le taux de refus des demandes d’asile dans le district de Buffalo est de 95% », a dit un des membres de son comité de soutien. Le gouvernement canadien avait durci, l’an dernier, sa législation sur l’immigration, et quelque 5 000 Algériens en situation irrégulière étaient menacés d’expulsion.

La majorité avait été régularisés tandis que quelque 300 personnes avaient été renvoyées ou sont toujours en situation irrégulière.

Source: http://www.jeune-independant.com/display.php?articleId=10506