Des journaux canadiens ont fait état, dans leur édition du 24 août, du lancement d’un avis de recherche contre Abdelghani Ramrame, un ressortissant algérien habitant Saint-Foy, dans la banlieue de Québec-ville. L’urgence signalée, à travers l’avis émis par le ministère canadien de l’Immigration à Ottawa, porte sur un mandat d’arrestation national, envoyé à tous les corps de police du pays.
Le ministère de l’Immigration du Canada, connu pour ses allergies algérophobes, notamment ses mesures peu cavalières dans les dossiers des sans-statut algériens, justifie sa décision actuelle par le fait que Ramrame a été frappé par une mesure d’expulsion et qu’il ait refusé de se présenter à l’aéroport de Montréal pour quitter le territoire. Or il se trouve que le concerné est en situation légale au Canada, et curieusement la cause réside dans une infraction liée à la loi de l’immigration dont les contours restent entachés d’ambiguïté. Ce n’est pas tout. Le motif repose aussi sur des plaintes émanant de son ex-épouse, une jeune Canadienne avec laquelle l’expulsé de Saint-Foy avait, en plus, des enfants. Ainsi, pour multiplier les épithètes, les agents de l’immigration ont fait savoir que le jeune Algérien avait, en parallèle, des démêlés avec la justice au sujet d’une fraude et des usages frauduleux de cartes de crédit. Puis il se trouve que Abdelghani Ramrame aurait vécu illégalement aux Etats-Unis pendant 14 ans sous diverses identités, avant d’être pris par la tentation de régulariser sa situation. Pour ce faire, il décida de venir au Canada où un mariage avec une fille du Québec lui ouvrit, enfin, la possibilité d’être parrainé puis établi en résident permanent. En toute évidence et sans vouloir s’engouffrer dans l’aventure de certains de nos compatriotes dans les affaires morbides des cartes de crédit, ni dans leur déficit en matière de gentillesse et de bienséance, il est tout à fait scandaleux de constater qu’un pays, ayant ratifié une charte des droits et des libertés des humains, charrie dans sa politique des procédés tout à fait cruels, illustrés dans des termes à connotation colonialiste : déportation qui, dans le cas de Ramrame, le déchire pour l’éternité de ses enfants. Si ce résident permanent avait commis des infractions, il y a des juges et des prisons… Mais malheureusement tel n’est pas le raisonnement qui prédomine. Les intentions d’Ottawa sont claires au vu de la taille et de la multiplication de l’information traitant cette affaire. Ramrame va constituer un autre élément politico-médiatique pour plaire au puissant voisin du Sud. Immigration et police ont encore besoin d’autres candidats avec ou sans enfants, en famille ou sans famille, pour étayer le sérieux sécuritaire…Source: http://www.elwatan.com/journal/html/2004/08/25/derniere.htm