Le consul de la Tunisie à Montréal perd son posteLongtemps associé au Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), ex-parti de l’ancien président tunisien Ben Ali, le consul de la Tunisie à Montréal, Imed Sassi, a perdu son poste en début de semaine.

«Oui. La passation a eu lieu [lundi]. C’est le consul adjoint, Lotfi Ghariani, qui va me remplacer», a confirmé M. Sassi, qui ne cachait pas une certaine «amertume».
D’après lui, les pressions des employés du ministère tunisien des Affaires étrangères ont eu raison de lui. «Je porte sur mon dos le poids du RCD. En plus, je ne suis pas diplomate de carrière. Au ministère, les gens estimaient que les personnes comme moi prenaient leurs places. Je suis victime de mon système, mais j’assume.»
Regrettant que la décision de le congédier ait été prise à quelques mois de la fin effective de sa mission – son détachement à Montréal se terminait au mois de juillet –, l’ex-consul a précisé qu’il rentrera en Tunisie d’ici «deux à trois semaines». Il ne croit pas pouvoir poursuivre une carrière de diplomate, mais espère réintégrer son poste d’enseignant en «électronique de puissance».
Le 26 janvier, Imed Sassi et Mouldi Sakri – ambassadeur de la Tunisie à Ottawa – avaient annoncé leur démission du RCD. Dans une lettre ouverte adressée à la communauté tunisienne, ils avaient assuré que «les démarches nécessaires ont été entreprises par l’ambassade auprès des autorités canadiennes compétentes pour geler et sauvegarder les biens meubles, immeubles, avoirs bancaires ou tous autres biens qui seraient détenus par le président déchu Ben Ali, sa femme, ainsi que les membres de leurs familles».
La question du gel des avoirs des proches de Ben Ali présents au Canada agite la Chambre des communes depuis quelques jours. Le Bloc québécois a posé des questions à ce sujet lundi et mardi. Le ministre des Affaires étrangères Lawrence Cannon a laissé entendre, dans un premier temps, qu’aucune demande officielle n’avait été faite à Ottawa. Mardi, M. Cannon a expliqué avoir confondu les cas tunisien et égyptien. Il était probable que cette question rebondisse de nouveau au cours de la période des questions de mercredi après-midi.
Belhassen Trabelsi (beau-frère de l’ex-président Ben Ali) et sa famille se trouvent au Canada depuis le 20 janvier. La Tunisie réclame l’extradition de celui qui est souvent décrit comme «le parrain» de la famille mafieuse de l’ancien chef d’État.

Source: Canoe.ca