Le ministère français de l’Immigration vient d’adopter une nouvelle mesure pour les demandes de séjour en France émanant de commerçants algériens. Le but : alléger les démarches administratives et freiner l’immigration clandestine.

Échange de bons procédés ? Désormais, tout commerçant algérien qui souhaiterait obtenir un visa court séjour pour la France devra au préalable s’engager à ne pas faire de demande de titre de séjour long dans l’Hexagone, ni à réclamer une quelconque aide sociale ou médicale au pays des droits de l’Homme…

Cette disposition, annoncée mercredi 30 décembre par le ministère français de l’Immigration, vise « à réduire la liste des pièces demandées et est donc favorable aux commerçants, dont les représentants ont indiqué qu'ils étaient satisfaits de la simplification ».

« L'exigence d'une déclaration sur l'honneur résulte d'une initiative du consul général de France à Alger visant à simplifier la procédure de demande de visas de court séjour pour le cas particulier des commerçants algériens », selon une source du ministère de l’Immigration qui n’a pas précisé pourquoi les commerçants étaient les premiers concernés par la mesure.

Par ailleurs, ces derniers sont désormais dispensés de fournir une attestation d'hébergement et une attestation de devises, a-t-on précisé de même source.

« Passeports pour la clandestinité »

Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux doit réunir en février les consuls afin de leur demander plus de vigilance dans la délivrance des visas de court séjour qui, selon lui, « ne doivent pas être des "passeports pour la clandestinité" ». Lors des 11 premiers mois de l’année 2010, la France a délivré un total de 125 027 visas aux Algériens.

« La question des visas de court séjour est cruciale pour les millions d'Algériens et de Maghrébins de bonne foi », a répondu le secrétaire d'État algérien chargé de la Communauté algérienne à l'étranger, Halim Bénatallah.

La France et l’Algérie négocient depuis 2009 un quatrième avenant à l'accord bilatéral de 1968 sur la circulation entre les deux pays. La France tente d’aligner ses dispositions envers l’Algérie sur le droit commun, mais l’ancienne colonie française souhaite continuer à bénéficier d’un statut qui la privilégiait jusque là, les Algériens représentant la première communauté étrangère de France.  (avec AFP)

 

Source: Jeune Afrique - 30 decembre 2010