Au moment où l’Algérie célèbre le 56e anniversaire du déclenchement de la Révolution, le pouvoir marocain, à travers une de ses organisations satellites, tente de dénaturer son histoire.

Alors que le président de la République recevait des messages de félicitations de la part de souverains, de chefs d’Etat et de gouvernement du monde entier, le Royaume alaouite a choisi le camp de la discorde: lancer une campagne de désinformation, de fausses et graves accusations pour porter atteinte à la crédibilité de l’édification de l’Etat algérien.

Un cadeau amer de la part de Rabat, en ce jour de commémoration du 1er Novembre qui symbolise la liberté retrouvée du peuple algérien. Cela témoigne de la complexité des relations politiques entre les deux pays que le Maroc veut rendre exécrables. Témoin, ce communiqué d’une «pseudo-association» pour la défense des Marocains expulsés d’Algérie (Adema) qui appelle à «l’ouverture d’une enquête internationale sur les crimes commis par le régime algérien contre des milliers de Marocains expulsés en 1975». Sans tomber dans le piège de la polémique stérile, nous ne pouvons pas, néanmoins, laisser passer une telle contre-vérité, sans rappeler les exactions commises contre les Algériens par les autorités chérifiennes, expulsant nos concitoyens en masse du Maroc depuis l’indépendance du pays (en 1963, lors de la «guerre des sables», en 1975, quand l’Algérie condamna l’invasion du territoire sahraoui sous domination espagnole et enfin en 1994, lorsque Rabat organisa la chasse aux Algériens, confisquant leurs biens et les licenciant de leur travail alors que nombre d’entre eux étaient installés au Maroc depuis des décennies, après des attentats terroristes imputés fallacieusement à l’Algérie.

Pour son indépendance, l’Algérie n’a eu besoin de personne; ce sont les Algériens, tombés par milliers au champ d’honneur, qui ont porté haut la Révolution et ses idéaux. Pour la gouverne du pouvoir marocain, faut-il lui préciser que les grandes artères de la capitale, des grandes villes, des rues et des ruelles des hameaux les plus reculés du territoire national, les aéroports, les hôpitaux, les établissements scolaires... portent les noms les plus prestigieux de la Révolution algérienne, d’autres grands révolutionnaires, d’hommes politiques et savants illustres qui ont marqué l’histoire contemporaine de l’humanité - sans distinction de nationalité ni de religion. L’accusation que porte cette fois-ci le pouvoir marocain comporte quelque chose qui s’apparente à l’ignominie. Elle s’abreuve dans les idéologies fascisantes qui ont conduit aux théories négationnistes. Celles qui réfutent à certains peuples le droit d’exister. Le peuple du Sahara occidental en est un exemple vivant. L’Algérie soutient son droit à l’autodétermination et à son indépendance dans le cadre des résolutions adoptées par le Conseil de sécurité.

Cette position de principe fait perdre les pédales au Makhzen. Elle l’affole. Au point qu’il est pris de délire et de paranoïa. Map se fait l’avocat de ces «victimes» qui se voilent derrière un anonymat qui en dit long sur les véritables velléités de Rabat. «Ils se remémorent avec amertume les sévices et les crimes des plus infâmes jamais perpétrés contre l’humanité commis par ce régime qui, dans une tentative visant à dénaturer l’histoire, a effacé du registre de la Révolution algérienne les noms des véritables héros pour les remplacer par des noms des collaborateurs de l’occupant», écrit à leur sujet le journaliste de l’agence de presse marocaine.

L’amalgame est gratuit. Il trahit le désarroi du Maroc qui doit faire face à une opinion internationale qui condamne sa politique de répression au Sahara occidental et appelle à l’organisation d’un référendum d’autodétermination qui puisse permettre au peuple sahraoui de se prononcer librement quant à son avenir. Sur un autre front, les affrontements qui perdurent entre des manifestants marocains et la police espagnole n’augure pas de rapports sereins entre Rabat et Madrid. La décolonisation inachevée du Maroc est vécue comme une frustration et un complexe par rapport à la souveraineté conquise héroïquement et de haute lutte par le peuple algérien. Ceci explique cela. Mohammed VI fait dans la diversion en prenant pour cible l’Algérie et sa Révolution qui a suscité l’admiration de tous les peuples de la planète épris de liberté. A l’instar de celui du Sahara occidental.

Source: L'Expression