L'attaque d’un commando de l’armée israélienne  sur la flottille d'aide humanitaire pour Gaza, survenue le lundi 31 mai 2010, en eaux internationales traduit une fois de plus la barbarie de l’agression israélienne et, vient marquer une nouvelle tournure dans le cycle d’escalade et d’agression que Israël semble bien déterminée à poursuivre, sous le regard et avec la complicité des grandes puissances, dont les USA et le Canada.


La marine israélienne a intentionnellement attaqué les bateaux de la flottille, par des commandos militaires lourdement armés, qui n’ont pas hésité à tirer et à tuer des civils venus donner de l’aide humanitaire, en provenance d’une quinzaine de pays, aux habitants de Gaza, sous le blocus depuis plus de 4 ans. Le convoi était composé de femmes, d’hommes et d’enfants, dont des parlementaires, des activistes des droits de l’homme et des journalistes, représentant quelques 50 nationalités, venus exprimer leur solidarité avec les Gazaouis, meurtris et assommés sous un blocus, qui dure depuis longtemps.
Les témoignages indiquent que les soldats israéliens ont continué à faire feu sur les humanitaires même après que ceux-ci aient brandi des drapeaux blancs. En plus d’une dizaine de tués, on compte un nombre important de blessés, tous des civils.

L’événement vient marquer une nouvelle tournure, dans le conflit au Moyen Orient. Israël, et avec beaucoup d’audace, de culot et d’arrogance vient défier le monde en s’attaquant en eaux internationales et, une fois de plus à des civils, venus en aide aux Gazaouis. Israël à travers ce geste vient asseoir la loi de la terreur et  inaugurer un nouvel ordre mondial sur fond de terreur; elle transgresse les lois et conventions internationales; bafoue la dignité et les droits humains; méprise la communauté internationale; s’attaque à des civils, tue, meurtrie, terrifie et terrorise avec toute l’impunité garantie et la bénédiction de ses alliés et ses complices qui jouent à la complaisance. Les USA non seulement ne condamnent pas l’acte mais, ils  interviennent pour s’opposer au minimum demandé, soit une enquête indépendante et impartiale et  pour réclamer la réduction de celle-ci à une enquête interne; le Canada suit le pas et se dérobe du minimum d’une déclaration. Certaines déclarations se font timides avec la reprise de la répétitive déclaration «action disproportionnée…..».Seuls des pays qui respectent le minimum restant de la dignité humaine ont dû manifester leur colère.

Comme si les pressions isolationnistes exercées depuis des années ne devaient pas suffire, pour que ces gestes agressifs viennent enfoncer un clou de plus et de trop, dans la plaie qui fait souffrir depuis longtemps le peuple palestinien. Tout cela se déroule au grand jour et sous le silence du monde, aussi bien puissant que démocratique, garant des démocraties et paradoxalement du droit…
Les géants de la liberté et de la démocratie, justifient l’acte…Quel paradoxe! Que de défendre à la fois droit et violation de droit.

Il est pertinent de rappeler que le peuple palestinien est toujours sous l’occupation. Gaza est toujours sous le blocus depuis 2006. Il est aussi pertinent de rappeler que des femmes, des hommes et des enfants vivent au quotidien le calvaire de l’occupation israélienne, des attaques militaires continues;  à quoi s’ajoutent les campagnes ponctuelles et délibérées de massacres collectifs d’humains. Les territoires sont maintenus sous pression et dans l’isolement; l’aide humanitaire est interrompue et la menace globale et totale plane.

La question palestinienne dure depuis 1948. La mort et la violence sont le menu, au quotidien. Le territoire est devenu un vaste campement sous pression et condamné à l’isolement.
Les événements des derniers jours manifestent un niveau extrême de violence et d’injustice
Au niveau international Les différents projets de paix sont continuellement voués à l’échec. La violence cesse et reprend et au plus fort de celle-ci, quelques instances manifestent timidement leur indignation, avec la répétitive phrase « nous appelons les parties à plus de retenue ». Et c’est le silence qui couvre l’horreur au quotidien que vivent femmes, hommes et enfants en Palestine, sous le regard du monde et surtout des puissants, des démocraties et des garants du droit et de la paix dans le monde.
Et, la vie continue son cours; le scénario se répète et ne cesse de se répéter.
Alors que d’autre part, des positions et des résolutions fermes sont rapidement et massivement prises et suivies d’actes, lorsque les vrais intérêts sont touchés ….

La politique de deux poids et deux mesures est devenue monnaie courante. Les démocraties mondiales se vident de plus en plus d’éthique. Les valeurs de justice, d’équité et du droit perdent de plus en plus leur sens. Ce qui favorise l’escalade et anticipe la faillite et le déclin de l’humanisme, du droit et de la démocratie. Ce mutisme confirme que les politiques sont otages des puissances guerrières qui gouvernent le monde; guerrières et pétrolières, dessinent un nouvel ordre mondial où règnent terreur, injustice, corruption, scandales. Le monde n’a pas connu de son histoire une suite de crises, de scandales et d’agressions comme c’est de notre temps;  crise financière mondiale; faillites d’économies fondées sur le mensonge; crise d’environnement massacré au quotidien; crise d’humanité meurtrie et appauvrie… et le pire avec la complicité des puissances qui n’interviennent qu’au rythme des intérêts des puissants; n’intervenant que pour protéger l’agresseur et pour incriminer l’agressé.

J’interpelle les puissants de ce monde, les plus riches et les plus puissants, aussi bien militairement que économiquement, à qui revient une grande part de responsabilité sur ce qui se passe, pour leur demander, si c’est bien le monde qu’ils veulent et qu’ils ont choisi? Et, s’ils prennent conscience de l’érosion des valeurs de droit et de justice que causent les politiques incohérentes et injustes menées à l’échelle mondiale?
Le monde est devenu un grand village. Les problèmes qui éclatent dans une partie se font rapidement sentir ailleurs. Ceci ne laisse plus personne à n’importe quel endroit où il est, à l’abri des  effets de l’injustice et de l’exclusion, qui menacent le monde, les démocraties, le droit, la sécurité et la paix…… Toutes les études démontrent que l’injustice et l’exclusion sont les fléaux, à l’origine de la violence et du terrorisme. Pourtant il me semble que la lutte contre le terrorisme se fait à contre sens et c’est bien elle, qui paradoxalement le nourrit et  le développe.

J’interpelle les bonnes consciences de ce monde, individualités, élites, organisations et collectivités, avec le questionnement, jusqu’à quant ce silence? N’est-il pas temps d’intervenir, pour que règnent justice, paix et prospérité dans le monde?
J’interpelle Israéliens et Palestiniens, et je leur pose la question : À quand la paix? N’est-il pas temps de rompre avec la logique de la violence et de l’affrontement, pour vivre en paix, entre voisins  souverains, libres et solidaires?
Tous semblent convaincus que la question palestinienne constitue la clé de voûte pour l’instauration de la paix et la stabilité au Moyen Orient; pourtant peu d’actions s’en suivent pour concrétiser et soutenir un plan de paix équitable.  Comme-ci délibérément, la communauté internationale a choisi la position de l’observateur muet et immobile, pendant que des femmes, des hommes et des enfants en Palestine et ailleurs, se font massacrer en masse et au quotidien. Et, on se demande : Vers où va ce monde? Que projetons-nous comme avenir pour ce monde? Et, quelle culture devrons-nous léguer aux générations futures?
Un brin d’espoir demeure toutefois suspendu à l’éveil des consciences humaines pour freiner le cycle de la violence et s’opposer aux logiques que les guerrières et pétrolières veulent imposer au monde.
Réclamons haut et fort que soit levé immédiatement le blocus imposé à la population de Gaza;  que soit réhabilitée la dignité humaine et que soient rétablis droits et justice et que l’occupation cesse.